Les outils de gestion de finances personnelles ont été en vogue. Mais finalement, est-ce un bon sujet pour les startups et les banques ?

La finance personnelle a engagé sa révolution grâce au précurseur qu’est Mint, une startup qui aide à comprendre et gérer ses dépenses. Cette société américaine s’est créée en 2007 et a été rachetée par Intuit en 2009 pour 170 millions de dollars. 1,5 millions d’utilisateurs étaient inscrit à ce service au moment de son rachat. Le succès ne se dément pas depuis et d’autres entrepreneurs numériques ont décidé de se lancer à leur tour dans l’aventure. En France nous avons par exemple Bankin et Linxo. De leur côté, les banques tentent péniblement d’aller sur ce marché tout en limitant drastiquement la capacité d’innovation des jeunes pousses qui souhaitent s’y mettre.

Les banques traÎnent des pieds

Mint est un exemple pour le monde la finance personnelle. Cette startup a su assembler plusieurs technologies pour construire un service simple de visualisation des flux d’argent. Ce qui est possible de faire lentement à la main devient instantané… tant que la startup peut accéder directement au relevé de compte de l’utilisateur. Ce que propose Bankin en permettant la connexion automatique à vos comptes en ligne.

Cependant, il reste assez difficile de faire avaler la pilulle : il faut donner les accès à vos comptes personnels à une entreprise tierce. La confidentialité et le stockage des informations reste ambigu et les banques ne font aucun effort pour simplifier la tâche aux startups. Et même si AXA se revendique comme chevalier blanc de la banque, il reste toujours très complexe d’obtenir des flux de données.

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Pour contourner ce problème, la startup slovène Toshl demande à l’utilisateur de rentrer ses dépenses à la main. Un effort que les clients sont certainement près à consentir tant que l’analyse des données et les préconisations sont intelligentes. Le modèle « Freemium » employé semble fonctionner car il permet de financer la croissance de l’entreprise (8 personnes à date), adossé à des investissements externes à hauteur de 600 000 dollars selon Venture Beat. Cependant, tout cela reste du « bricolage » à la manière de l’application mobile Tricount  qui fait les comptes entre amis pour vous.

Parce que les banques ne sont pas non plus inertes : elles avancent tout de même sur le sujet.

La Fintech s’impatiente

Malgré leur létargie dans le domaine des services numériques, les banques sentent bien qu’il va leur falloir avancer à marche forcée pour éviter de se faire « uberiser » à leur tour. Par exemple, Simple est une banque qui propose par défaut les fonctionnalités de finance personnelle. En somme, un tableur Excel joliment conçu, mais qui fait ce qui lui est demandé. Cela cache en réalité surtout un outil d’analyse de la consommation de leurs clients pour leur proposer des services payants additionnels. Classique, mais tout de même un sujet très épineux actuellement à l’heure où la protection des données personnelles et leur utilisation commerciale sont des enjeux de société. Il ne manquerait plus que l’on s’endette avec des outils de gestion de finance personnelle…

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Le secteur bancaire a bien conscience de ce problème potentiel de communication et d’image. C’est pour cela qu’il laisse progressivement les startups du monde de la FinTech se développer. Mais avec une lattitude toute relative, ce domaine ayant été très rapidement mis sous cloche par les banques et leurs bras armés que sont les fonds d’investissement privés, que cela soit en nom propre ou via des fonds d’investissement dans lesquelles elles investissent.

Dès lors, le tableau actuel en matière de gestion des finances personnelles pourrait bien démontrer que Mint est une exception : c’est un service intéressant intellectuellement pour le consommateur mais pas suffisamment créateur de valeur pour être un sujet porteur pour les startups.

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