On le savait, mais c’est désormais confirmé. Pour assurer la disponibilité d’un maximum de contenus visibles sans publicités par les abonnés à YouTube Red, qui payent 9,99 dollars par mois aux États-Unis, Google opère une pression qui confine à l’abus de position dominante, voire à l’attitude mafieuse.
Tous les créateurs professionnels de vidéos qui recevaient une part des revenus publicitaires générés doivent en effet accepter de signer un contrat adapté à la formule payante, dont les termes confidentiels ne seraient pas des plus avantageux pour les producteurs. S’ils refusent, leurs vidéos deviennent invisibles sur YouTube, y compris sur la bonne version financée par la publicité.
Fin septembre, Re/Code avait déjà expliqué que « plus de 95 % du temps passé à regarder YouTube est couvert par des accords », mais qu’il restait encore à signer des avenants aux contrats pour couvrir la quasi totalité des vidéos les plus regardées sur la plate-forme. Pour aller vers les 100 %, YouTube avait envoyé aux auteurs un e-mail menaçant qui prévenait que « si vous n’avez pas signé [d’ici le 22 octobre], vos vidéos ne seront plus visibles ou ne pourront plus faire l’objet de monétisation ».
Une offre que vous ne pouvez refuser
Selon Google, les auteurs qui signent le contrat touchent « une vaste majorité du chiffre d’affaires ». Mais la part est tenue secrète. Comme le rappelle TechCrunch, Spotify et Apple Music reversent réciproquement 70 % et 71,5 % de leurs revenus aux ayants droits, alors que le contrat des « partenaires YouTube » (basé sur la publicité) prévoit 55 % de commission.
Par ailleurs l’assiette de répartition des revenus reste mystérieuse. Pour 9,99 dollars par mois, les abonnés ont non seulement accès à YouTube sans publicité, mais aussi (voire surtout) à Google Play Music, qui doit lui-même reverser une part significative des abonnements aux maisons de disques, artistes-interprètes et auteurs.
Dans les faits, les créateurs qui dépendent de YouTube pour vivre n’ont guère d’autre choix que d’accepter le contrat imposé avec le passage à YouTube Red. Même si l’accord est confidentiel, le seul fait que YouTube dresse la menace du bâton pour obtenir une signature (qui a parlé de vice du consentement ?) n’impose pas l’optimisme sur le contenu. Si les conditions étaient favorables, nul doute que l’ensemble des auteurs auraient signé sans difficulté.
De plus, on ne sait rien du nombre exact de créateurs qui ont signé. Il y a une grande différence entre « 99 % du temps passé à regarder » couvert par les accords actuels, et 99 % des vidéos. Souvenons-nous de la longue traîne.
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