Les résultats préliminaires d’une enquête menée par l’administration américaine confirment que la Tesla Model S dans laquelle un Californien est mort roulait au dessus la vitesse autorisée. Mais la causalité n’est pas établie.

Le National Transportation Safety Board (NTSB), qui a en charge la sécurité routière aux États-Unis, a livré cette semaine un premier rapport préliminaire sur l’accident dans lequel le propriétaire d’une Tesla Model S a trouvé la mort le 7 mai dernier, en Californie. Sans livrer la moindre conclusion, le rapport fournit les éléments de contexte recueillis, et confirme que la voiture accidentée était en excès de vitesse, comme l’avait déclaré le chauffeur du camion au dessous duquel elle est venue s’engouffrer.

La route (une deux fois deux voies séparée par un terre-plein) sur laquelle roulait la victime était limitée à 65 mph, c’est-à-dire environ 105 km/h. Or, peut-on lire dans le rapport, « les données de performance du système Tesla téléchargées depuis la voiture indiquent que la vitesse du véhicule juste avant l’impact était de 74 mph », soit 119 km/h. Cet excès de vitesse n’est sans doute pas suffisant pour expliquer pourquoi la voiture est venue percuter sans jamais ralentir le flan d’un camion qui traversait la route, d’autant que la visibilité était alors parfaite, par temps sec, en pleine journée, sur une route large et en pleine ligne droite.

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Les données recueillies par le NTSB confirment que deux fonctionnalités d’assistance à la conduite étaient activées au moment de l’impact, le Trafic-Aware Cruise Control (TACC) qui permet de moduler la vitesse de la voiture en fonction du trafic, et l’Autosteer lane keeping, qui permet de maintenir la voiture sur sa voie. Ce sont deux fonctionnalités réunies sous le nom « Autopilot » par Tesla. Par ailleurs, les autorités de sécurité routière notent que la voiture est équipée d’un système de freinage d’urgence, « conçu pour appliquer automatiquement les freins pour réduire la gravité ou aider à éviter des collisions frontales ».

Ce système n’a pas été déclenché lorsque la voiture s’est approchée du camion qui barrait la route. La voiture n’a pas détecté la remorque, et le pare-brise est donc venu percuter le bas de celle-ci avant que le véhicule ne passe intégralement sous le camion. Contrairement aux règlements européens, la législation américaine n’impose pas de barres anti-encastrement sur le côté des camions.

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Le NTSB précise que l’enquête est toujours en cours, et que les enquêteurs continueront à collecter et analyser des données enregistrées par la voiture Tesla, croisées avec d’autres données obtenues sur place, ou sur la carcasse. Il indique avoir notamment utilisé des techniques de capture 3D par laser pour modéliser le lieu de l’accident, le camion percuté et la voiture endommagée, afin de mieux comprendre les conditions qui ont pu mener au crash.

D’autres enquêtes sont en cours, en particulier celle de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), qui a envoyé à Tesla tout un questionnaire sur son mode Autopilot, pour voir s’il a anormalement buggé, ou s’il s’est comporté comme attendu, avec ses limites techniques connues des conducteurs, comme l’affirme Tesla.

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