Le moteur de recherche du géant Alphabet vient de poser ses valises (et ses serveurs) à Cuba mercredi dernier, prolongeant les contrats signés en 2015 avec les États-Unis lors de la levée de l’embargo contre l’île d’Amérique latine.

Le rapprochement diplomatique entre les États-Unis et Cuba était l’une des dernières décisions importantes du président Barack Obama, avant de laisser son bureau à l’imprévisible Donald Trump. Au delà de l’image de réconciliation, plusieurs contrats ont été signés, renforçant la collaboration économique entre les deux pays Parmi eux, celui de décembre dernier, qui engage Google et l’entreprise nationale de communication ETECSA a développer le Wi-Fi sur les terres cubaines.

C’est une première historique : un fournisseur étranger de services à Internet s’installe à Cuba. Ce mercredi, plusieurs serveurs Google ont été mis en ligne, permettant d’héberger du contenu viral et populaire — mèmes, vidéos Youtube et réseaux sociaux — afin de le rendre accessible plus rapidement aux utilisateurs. Il faut rappeler que, jusqu’à présent, ce type de contenu devait traverser des kilomètres de câbles sous-marin, reliant l’île au réseau du Venezuela, pour une consultation uniquement possible à travers 240 points d’accès répartis sur tout le territoire.

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Un changement significatif… pour Google

Ces serveurs font partie d’un projet plus large que le simple marché cubain. Le géant du web installe petit à petit son Google Global Cache (GGC), un réseau informatique à échelle mondiale permettant une consultation de ses services plus rapide dans les pays où Internet n’est pas aussi développé. En gros, l’idée est de donner accès rapidement à toutes les fonctionnalités que Google peut avoir dans son catalogue.

« Je pense que c’est quelque chose de très notable pour les Cubains » explique Doug Madory, directeur d’analyse pour l’entreprise Dyn, « Mais installer internet à Cuba reste encore et toujours un processus affreusement lent. C’est juste l’une des étapes à franchir. Pour les services Google, qui seront hébergés dans ce pays, c’est une étape importante. » Une étape importante pour la compagnie, une plus petite étape pour les habitants, qui n’ont pas encore la vitesse et la facilité d’accès que nous connaissons en Europe.

Car comme le précise Google dans une note de blog de décembre, les améliorations toucheront les « Cubains qui ont déjà accès à Internet et veulent utiliser nos services », bien loin de la promesse de démocratisation. L’entreprise d’État, ETECSA, a de son côté lancé un programme d’installation d’internet pour 2 000 foyers de la Havane, avant de révéler un tarif de 15 dollars pour seulement 30 heures de connexion à une vitesse de 128 Ko/s.

On attendra donc de nouvelles mesures, par Google ou par le gouvernement de Raúl Castro, concernant l’accès populaire à Internet. Mais depuis mercredi, les Américains ont officiellement et définitivement mis un pied dans le processus.


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