L’institut Jupiter Research a toujours eu des analyses pertinentes sur le marché de la musique en ligne. En 2003, il avait effrayé le patron du SNEP de l’époque Pascal Nègre en suggérant aux maisons de disques que la meilleure voie du retour à la croissance était de sympathiser avec les P2Pistes plutôt que de leur faire la guerre. Ce qui avait valu à Pascal Nègre un bon mot : « ce qui prouve bien que Jupiter est bien loin de la Terre« . En 2006, le cabinet britannique avait également calmé les ardeurs sur la croissance du marché numérique, en rappelant aux majors que le succès des offres numériques était davantage « le succès d’Apple plutôt que celui de la musique numérique dans son ensemble« .

Ce mois-ci, Jupiter Research revient sur Terre avec une étude qui prédit un avenir tout de rose pour l’industrie musicale, à condition toutefois qu’elle accepte enfin de faire ce qu’il lui suggérait déjà il y a 5 ans : composer avec les attentes des consommateurs plutôt qu’avec les désirs de ses cadres dirigeants. Le cabinet rappelle que le marché numérique actuel ne représente aujourd’hui en Europe que 32 % de ce que l’industrie a perdu depuis 2004. Il faut changer d’optique et se focaliser sur l’offre plus que sur la répression de la demande.

Jupiter suggère d’agir sur trois piliers :

  1. Les plateformes de téléchargement ou de streaming financées par la publicité, telles que SpiralFrog ou Deezer (qui selon nous ne seront pas rentables à long terme)
  2. Les services à abonnement tels que Comes With Music de Nokia
  3. Les plateformes de téléchargement payant sans DRM

En agissant sur ces trois piliers, selon le cabinet, l’industrie pourrait gagner plus de 2 milliards de dollars supplémentaires avant 2012. NetEco, qui rapporte l’étude, commence en disant que « la lutte contre le piratage musical commencer à porter ses fruits« . Preuve qu’il reste encore beaucoup à faire comprendre, à commencer par la différence entre une stratégie de lutte contre le piratage, qui n’a pas porté ses fruits, et une stratégie de développement de l’offre légale qui doit encore faire ses preuves…


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