Comme d'autres entreprises, Google dépense beaucoup d'argent pour défendre ses intérêts. En Europe, alors que pèse sur ses épaules une enquête antitrust, la firme de Mountain View a triplé son budget lobbying en 2014.

Google ne lésine pas sur les moyens lorsqu'il s'agit de défendre ses intérêts. Année après année, la firme de Mountain View consacre un budget toujours plus important pour influencer les politiques publiques de chaque côté de l'Atlantique. Et si les montants mobilisés pour peser sur l'Union européenne ne sont pas aussi élevés que ceux débloqués pour peser sur Washington, ils sont toutefois en nette hausse.

C'est ce que révèle des documents fournis par Google, que le New York Times a pu consulter. Entre 2010 et 2013, le groupe a triplé ses dépenses pour du lobbying à Bruxelles. L'an dernier, les fonds ont été de nouveau multipliés par trois, pour se situer entre 4,2 et 4,8 millions d'euros.

Les sommes exactes engagées par Google pour orienter le Vieux Continent ne sont toutefois pas connues, puisque les exigences de divulgation ne sont pas aussi élevées qu'elles devraient l'être. Le journal américain note que certains domaines peuvent être exemptés, dont les dépenses liées à des enquêtes en cours, comme les accusations d'abus de position dominante à l'encontre du groupe californien.

Les raisons de la hausse des frais de lobbying ne sont pas mentionnées clairement, mais l'affaire antitrust, qui a officiellement démarré en novembre 2010, est très vraisemblablement l'une d'entre elles (et peut-être même la plus importante). Rappelons que la Commission européenne a ouvert une procédure contentieuse après l'échec des négociations visant à obtenir un accord à l'amiable.

La défiance à l'égard de Google existe aussi à un échelon plus national. En France, le Sénat a adopté à la mi-avril un amendement qui pourrait contraindre Google de proposer au moins 3 moteurs de recherche concurrents sur la version française de sa page d'accueil.

Aux États-Unis, les dépenses de Google en matière de lobbying sont devenues très significatives à partir de 2012. selon le site OpenSecrets, l'entreprise figurait en huitième position des sociétés les plus dépensières dans ce domaine, avec 18,2 millions de dollars. Les années suivantes, l'entreprise a dépensé un peu moins (15,8 et 16,8 millions de dollars), tout en restant dans le haut du classement.


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