Le bracelet Nymi propose d’utiliser le rythme cardiaque comme mot de passe pour déverrouiller un ordinateur ou effectuer un paiement en ligne. Or, les pulsations ne sont pas toujours constantes. Un effort ou le vieillissement peuvent faire varier les battements du cœur.

https://youtube.com/watch?v=jUO7Qnmc8vE

Dans l’immense majorité des cas, l’authentification d’un individu consiste aujourd’hui à renseigner un mot de passe avant d’accéder à une ressource quelconque. Mais demain, d’autres preuves pourront être fournies pour vérifier une identité. C’est le cas de la biométrie, qui consiste à reconnaître une personne selon ses particularités biologiques (empreintes digitales, iris de l’œil, visage,  voix…).

Le rythme cardiaque est également un facteur d’authentification. C’est d’ailleurs sur ce dernier caractère que le bracelet Nymi s’appuie pour fonctionner. Conçu par Byonim et commercialisé l’année prochaine, ce gadget s’inscrit dans la lignée des appareils du type ‘informatique à porter’ (wearable computer), à l’image des lunettes Google Glass ou des montres connectées.

À la différence d’autres approches plus intrusives (tatouage électronique, pilule à ingérer), le Nymi ressemble à un bracelet quelconque à ceci près qu’il est high-tech. En plus d’un détecteur de proximité (Bluetooth) et d’un capteur de mouvement, l’appareil embarque un dispositif capable d’analyser les pulsations du cœur pour contrôler l’identité du porteur.

Dans la vidéo de démonstration, le propriétaire, une fois authentifié, peut utiliser son Nymi pour ouvrir automatiquement le coffre et les portières de sa voiture, déverrouiller son ordinateur ou sa tablette, effectuer un paiement, ouvrir une chambre d’hôtel et obtenir immédiatement une personnalisation de l’environnement informatique (téléviseur, cadres photo connectés…).

Ces quelques pistes ne sont pour l’instant que des exemples d’utilisation pour démontrer la viabilité commerciale du projet. Leur concrétisation dépendra de l’intérêt des développeurs et des différents secteurs concernés (hôtellerie, automobile, high-tech…), sinon le bracelet Nymi sera totalement inutile.

Concernant l’utilisation du rythme cardiaque comme élément biométrique, Byonim n’est nullement un précurseur. Cette technique est envisagée depuis quelques années comme le prouve ce brevet déposé en 2010 par Apple. Car en effet chaque personne aurait un électrocardiogramme différent, selon une étude taïwanaise s’intéressant à l’activité électrique (ECG) signalée l’an dernier par Techno-Science.

Mais si chaque signature est unique, le rythme cardiaque n’est pas constant. Il varie en cas d’effort ou avec l’âge, ce qui peut entraîner un échec de l’authentification. Un sportif pourrait devoir attendre la stabilisation de son rythme cardiaque avant de remonter dans sa voiture pour rentrer chez lui par exemple. Ceux souffrant de troubles risquent aussi d’être exclus, à cause d’un rythme irrégulier.

Même dans une situation de repos complet, le rythme cardiaque peut changer (.pdf) sous l’effet des cycles biologiques ou de certaines consommations (nicotine, caféine…) . La variation sera certes minime, mais la pulsation ne sera plus celle enregistrée par défaut dans le Nymi. Dès lors , faudra peut-être envisager une signature élargie pour permettre l’authentification du porteur ?

Selon l’un des concepteurs du Nymi, interrogé en mai par The Economist, la variation du rythme cardiaque n’empêchera pas le fonctionnement du bracelet. Celui-ci prend en considération l’activité électrique (ECG), dont la forme ne change pas sous l’effort, contrairement à sa fréquence.


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