Il ne faut jamais provoquer les hackers et autres script kiddies. La leçon avait été donnée à Christine Albanel en 2009, lorsque l’ancienne ministre de la Culture avait assuré que le site lancé pour défendre la loi Hadopi était « super blindé » et que les internautes « (pouvaient) toujours attaquer« . Résultat : le site a croulé sous les attaques et l’hébergeur avait jeté l’éponge. Ce matin, c’est le journaliste Christophe Barbier qui a employé les mêmes mots après une tirade cinglante sur iTélé contre les Anonymous qui vengent la mort de MegaUpload. « On est blindé, pas de souci« . Résultat : le site de son journal L’Express était inaccessible ou très lent lundi en fin d’après-midi.

Il ne faut jamais provoquer les hackers et autres script kiddies. Et pourtant c’est un droit.

C’est le droit à la liberté d’expression, qui fait partie des valeurs défendues par nombre de ces « anonymes » vilipendés par le directeur de L’Express. C’est là un paradoxe de l’affaire : des Anonymous (notez le « des » et non « les ») protecteurs de la liberté d’expression attaquent la liberté d’expression pour défendre la liberté d’expression.

Comme nous le fait remarquer @BrainbugFR, les Anonymous n’ont guère d’autres voies d’action pour se défendre lorsque Christophe Barbier les traite tous sans distinction de « voleurs« . N’ayant aucune association légalement constituée, ils ne peuvent porter plainte en diffamation.

Mais cette impuissance juridique ne rend pas une telle attaque plus légitime. On ne peut vouloir les avantages de l’anonymat sans accepter d’en subir les désagréments. N’importe qui peut se revendiquer Anonymous et en faire n’importe quoi ; n’importe qui peut parler des Anonymous et en dire n’importe quoi. C’est la règle du jeu. Ou ça devrait l’être.


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