Free a annoncé ce mardi l’activation d’un parc de 3 millions de hotspots WiFi répartis sur toute la France, avec ses Freebox v5. L’opérateur suit ainsi les pas de SFR, qui utilise également les Neufbox pour donner l’accès à des hotspots WiFi gratuits à ses abonnés mobiles. L’occasion pour Numerama de s’interroger sur la compatibilité de ces hotspots avec l’esprit de la loi Hadopi.

Free a annoncé mardi l’ouverture du « plus grand réseau WiFi communautaire au monde« , qui pourrait être sa réponse au blocage de l’octroi de la quatrième licence 3G. L’opérateur a activé l’accès à 3 millions de hotspots WiFi, qui sont autant de Freebox ADSL v5 réparties sur tout le territoire.

« Ce service permet ainsi à tous les abonnés ADSL dégroupés de profiter d’un accès internet gratuit (inclus dans leur forfait ADSL) à travers ces points d’accès dans les zones dégroupées« , explique l’opérateur dans un communiqué. Avec la téléphonie par IP, il sera donc possible de téléphoner gratuitement partout où se trouve à proximité un hotspot WiFi, et bien sûr de naviguer sur Internet sans passer par la 3G.

A terme, c’est donc l’espoir pour Free de ne pas avoir besoin de passer par les antennes-relais classiques pour téléphoner en toute mobilité, et donc de pouvoir se passer de la licence 3G qui semble lui échapper.

Mieux, Free a rendu son service « Hadopi-compatible ». Le réseau est en effet distinct du réseau privé WiFi des abonnés Free. « FreeWifi est entièrement sécurisé, chaque Freenaute se connectant au réseau Wifi communautaire via une IP propre (et non l’adresse IP de la Freebox sur laquelle il se connecte)« , précise en effet le communiqué.

Un point fondamental pour la sécurité des abonnés lorsque l’Hadopi sera mise en œuvre.

Sur ce point, Numerama a demandé à SFR des précisions sur sa propre offre SFR WiFi, qui permet aux abonnés mobiles SFR qui installent sur leur téléphone (iPhone ou Android notamment) une application spécifique, ou qui utilisent un ordinateur portable, d’accéder aux hotspots des Neufbox/SFRbox. Nous nous inquiétions en effet de la compatibilité du système avec la loi Hadopi. S’il est possible d’utiliser la connexion WiFi d’une Neufbox avec un téléphone ou un ordinateur portable, quelle adresse IP apparaîtra sur les relevés en cas de piratage ?

Notre inquiétude fut confortée par la réponse de SFR : « L’utilisateur du réseau Neuf WiFi aura la même adresse IP sur internet que l’abonné de la box sur laquelle il est connecté« . L’opérateur a simplement voulu nous rassurer en rappelant que « les protocoles autorisés sur le réseau Neuf WiFi sont limités à du Web (HTTP / HTTPS), du mail et du SIP. Il n’a donc que très peu d’intérêt pour pratiquer le téléchargement illégal« .

Le problème est d’autant plus gênant que par les conditions générales d’utilisation de son service, « le Client autorise l’utilisation par des tiers de la partie non exploitée de sa bande passante« . Il doit faire l’effort de se rendre dans sa zone d’administration pour désactiver l’accès public à son hotspot.

« Le réseau Neuf WiFi est ouvert par défaut sur toutes les neufbox de SFR ou NB4 (ancienne Neuf Box de Neuf Cegetel). Le client a le choix de le désactiver ensuite« , nous a ainsi confirmé la filiale de Vivendi. Et même si « tous les clients se connectant sur le réseau Neuf WiFi doivent s’authentifier via leurs identifiants de connexion avant de pouvoir surfer« , ou le font automatiquement sur les mobiles, ce qui doit permettre de « retrouver les utilisateurs sur le réseau Neuf WiFi » en cas de piratage…

L’Hadopi ne prévoit toutefois pas de telle vérification, et il n’est pas dit que SFR la fera systématiquement. En attribuant une adresse IP distincte, Free s’évite ce problème. Un bon point.

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