Alors que les avions passent à l’Internet très haut débit (grâce à Starlink), la qualité du réseau dans les trains continue de décevoir.
Dernière confirmation : le rapport de l’Arcep sur la « qualité des services mobiles en métropole », dont la dernière édition a été publiée le 20 novembre 2025. On y découvre, qu’en moyenne, plus d’une page web sur trois ne se charge pas en moins de 5 secondes dans un TGV, avec des résultats encore inférieurs dans les TER/Intercités. Les trains sont les mauvais élèves du réseau mobile, alors que les routes, les métros et les RER/Tranciliens sont désormais connectés.
Bon courage pour passer un appel dans un train
Dans son rapport, l’Arcep analyse deux aspects :


- La qualité des appels (appels réussis et maintenus deux minutes).
- La qualité des services Internet, qui se mesure en chargeant une page en moins de 5 secondes (c’est donc un indicateur gentil, qui ne s’amuse pas à streamer un flux vidéo ou à passer des appels visio).
Le constat est sans appel : si les réseaux mobiles tiennent sur les routes, dans les RER/Transiliens et dans les métros (qui ont fait des progrès impressionnants), la situation est très médiocre dans les trains. Seul Orange tire son épingle du jeu avec 74 % de fiabilité dans le TGV et 63 % dans les TER/Intercités. Dans le TGV, Bouygues (58 %), Free (61 %) et SFR (56 %) sont loin derrière. Même constat dans les TER : Bouygues (52 %), Free (55 %) et SFR (53 %) ont des performances indignes de 2025, alors que le métro dépasse les 95 % pour tout le monde.

Nous avons comparé le rapport de l’Arcep à celui de l’année dernière : aucun opérateur n’a fait du progrès. Pire : Orange, déjà meilleur élève, est passé de 78 % de fiabilité à 74 %. Bref, rien ne semble être fait pour améliorer la qualité des appels dans les trains.
| Appels TGV 2024 | Appels TGV 2025 | Tendance | |
| Orange | 78% | 74% | -4 % |
| Free | 60% | 61% | +1 % |
| Bouygues | 59% | 58% | -1 % |
| SFR | 56% | 56% | = |
Plus d’une page sur trois ne se charge pas : Internet toujours absent des trains
Et Internet ? Ici, on note des performances moins bonnes qu’avec les appels dans tous les modes de transports. Sur la route par exemple, 87 % des pages se chargent en moins de 5 secondes. Les TGV et TER restent néanmoins en retrait : entre 64 et 65 % des pages se chargent. C’est un mauvais résultat, alors que le chargement d’une page web est une tâche peu consommatrice de données.

Une nouvelle fois, Orange arrive en tête avec 70 % de pages chargées dans le TGV et 69 % dans les TER. Les autres opérateurs ont des résultats plus moyens, avec entre 61 et 64 % de pages chargées.
Là encore, les comparaisons avec l’année dernière ne sont pas rassurantes. Malgré le déploiement de la 5G et de la 5G SA, sur lesquels les opérateurs communiquent beaucoup, le réseau s’est dégradé d’une année à l’autre. Il y a néanmoins eu un changement de méthodologie chez l’Arcep, qui laisse 5 secondes aux pages pour charger, contre 10 auparavant. Il est donc peu surprenant de voir les statistiques diminuer, même si on aurait préféré l’inverse.
| Internet TGV 2024 (10 secondes) | Internet TGV 2025 (5 secondes) | |
| Orange | 82 % | 70 % |
| Free | 72 % | 63 % |
| Bouygues | 68 % | 61 % |
| SFR | 69 % | 63 % |
Comment expliquer les si mauvais résultats du TGV et du TER ?
Pourquoi le train galère-t-il autant à proposer un bon réseau ? Le TGV cumule trois contraintes majeurs qui posent des problèmes aux ingénieurs télécoms :
- D’abord, la carrosserie métallique et les vitres agissent comme une cage de Faraday, bloquant physiquement l’entrée des ondes.
- La vitesse (300 km/h) oblige votre smartphone à changer d’antenne relais toutes les quelques secondes (le handover) ; le moindre raté dans cette synchronisation peut couper l’appel.
- Enfin, l’effet Doppler déforme les fréquences radio à cause du déplacement rapide. À ce petit jeu, seule une densité d’antennes massive permet de compenser ces contraintes, ce qui explique pourquoi Orange, avec son maillage historique plus serré, parvient à maintenir 74 % des appels là où ses concurrents décrochent une fois sur deux.
Sur le reste, Orange est toujours premier de la classe, mais le réseau est satisfaisant en France
Heureusement, une fois descendu du train, le bilan est beaucoup plus positif. L’étude de l’Arcep confirme l’excellente santé des réseaux mobiles français.
Orange conserve sa couronne (n°1 sur 251 critères), mais l’écart avec la concurrence se resserre. En zones urbaines, Bouygues Telecom fait désormais jeu égal avec le leader, tandis que SFR opère une belle remontée. Que ce soit pour le streaming ou la navigation, la qualité globale est au rendez-vous chez les quatre opérateurs.
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