Subissant l’opprobre lancé par le gouvernement américain, Eugene Kaspersky entend répliquer et convaincre ses clients outre-Atlantique de la sincérité de sa démarche. Il insiste : il n’y a pas de danger dans ses produits pour les clients américains.

« Une situation inconfortable… » résume le quinquagénaire russe lorsque la BBC l’interroge sur l’interdiction formulée mercredi à l’encontre des produits de son entreprise dans l’ensemble des administrations américaines. Portant atteinte à sa réputation, et celle de son entreprise, les accusations portées par Washington pourraient avoir un effet à long terme sur les finances du géant de l’antivirus. En outre, les Américains n’ont pas seulement banni Kaspersky des agences fédérales, le FBI a également tenu à encourager les infrastructures dites critiques à se passer rapidement des services de la société russe.

« Ouvrir toutes les portes »

Ce jeudi, Eugene Kaspersky tenait à se mettre en avant et a tenté de donner des gages à ses clients occidentaux inquiets des décisions américaines. Il explique vivre à Moscou, et travailler avec la Russie, sans toutefois avoir des liens opaques avec les services secrets.

E. Kaspersky (Kaspersky).

E. Kaspersky (Kaspersky).

En déplacement en Argentine, le célèbre patron répond aux journalistes du tac au tac depuis l’annonce. Il a ainsi tenu un appel VoIP avec la BBC durant lequel il a affirmé que les soupçons concernant ses liens avec l’espionnage russe étaient infondés : « Lorsqu’ils disent que nous avons des relations profondes avec les espions russes, ce n’est pas vrai. Nous coopérons avec les forces de l’ordre de nombreuses agences à travers le monde, et par le passé, les Américains travaillaient avec nous ainsi. »

La chaîne américaine Best Buy a déjà retiré de ses rayons les produits de l’entreprise russe et d’autres détaillants pourraient adopter une politique similaire dans les jours à venir. Néanmoins, M. Kaspersky estime pouvoir convaincre les revendeurs : il aurait des « discussions constructives » avec les concurrents de Best Buy.

Le marché américain compte pour un quart de l’ensemble des ventes du géant russe, la méfiance distillée par Washington pourrait avoir de lourdes conséquences financières sur la firme. Le patron s’est néanmoins dit prêt à « ouvrir chaque porte, tout tester. Nous n’avons aucun secret, nous ne faisons rien de mal à l’encontre de nos clients et des gouvernements ».

La route semble néanmoins longue aux États-Unis pour prouver la bonne foi de cette historique société d’antivirus alors que les services secrets continuent de rencontrer des industriels pour leur demander d’en finir avec Kaspersky.


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