Intel vient de dévoiler une nouvelle génération de processeurs. L’entreprise américaine mise gros sur le sujet, à un moment ou sa domination sur le secteur des PC est de plus en plus remise en cause.

Cela fait quelques années maintenant que Intel est dans une situation difficile. Le fabricant de processeurs historique garde une mainmise importante sur le marché des PC fixes et portables, mais la montée en force des puces ARM (incarnée surtout par Apple) et l’agressivité d’AMD sur le marché a abimé l’image de marque de l’entreprise américaine qui semblait faire du sur-place depuis quelques années.

Architecture Alder Lake hybride

La présentation de sa douzième génération de processeurs était donc très attendue. Le 27 octobre 2021, l’entreprise a dévoilé ses premiers composants sous architecture Alder Lake, une nouveauté sur laquelle Intel mise pour rester dans la course.

Le grand changement par rapport aux processeurs de 11e génération c’est donc une nouvelle architecture hybride qui va mêler des cœurs optimisés pour la performance (appelé P-Cores) et d’autres dédiés à l’efficacité énergétique (appelé E-Cores). Ce mélange de différents cœurs rappelle ce que fait justement ARM avec son architecture big.LITTLE. L’inspiration ne s’arrête pas là, puisque les processeurs Alder Lake intègrent aussi des composants annexes comme la puce graphique ou le contrôleur mémoire. Cela ressemble donc à une solution tout-en-un, intégrable telle qu’elle dans un PC. Le processeur est gravé en 10 nm.

Meilleures performances et nouvelles technologies

Sur son processeur le plus haut de gamme de cette génération (le Core i9 12900K), Intel promet 19 % de performances supplémentaires à la même fréquence que la génération précédente. Mais les nouveaux composants Intel ne se résument pas à de la puissance brute, Intel a aussi rendu sa puce plus intelligente.

Les Core de 12e génération intègre aussi un Thread Director qui va venir répartir les différentes tâches sur les cœurs les plus appropriés. Ces différents cœurs sont reliés entre eux par un cache L3 « Smart Cache » de 30 Mo qui fait aussi le lien avec la puce graphique intégrée. Ce composant va permettre de stocker des informations au plus près des différents cœurs, pour les traiter le plus rapidement possible.

Le processeur de douzième génération est plus gros que sqes prédécesseurs // Source : Intel

Le processeur de douzième génération est plus gros que sqes prédécesseurs

Source : Intel

Les processeurs de 12e génération prennent aussi en charge le Wifi 6e qui permettra d’avoir de meilleurs débits en sans fil, le PCI Express 5.0 qui permettra au SSD de profiter d’une meilleure vitesse de transfert, et la mémoire vive DDR5 (jusqu’à 4400 MHz) qui est de la RAM encore plus efficace.

Une nouvelle carte mère nécessaire

Au rayon des moins bonnes nouvelles, ce nouveau processeur opte pour un nouveau socket (la prise qui permet au processeur d’être branché à la carte mère en quelque sorte) nommé LGA 1700. Il faudra donc obligatoirement changer sa carte mère pour profiter des performances de ces nouveaux processeurs. Intel a donc tout naturellement présenté un nouveau chipset, le Z690 chipset qui permettra la création de cartes mères adaptées.

Pour le moment, Intel n’a présenté que ses processeurs les plus haut de gamme, du i5 au i9, en passant bien évidemment par le i7. Chacune de ces familles se décline en version avec ou sans puce graphique Intel UHD 770. Nul doute que les processeurs i3, typiquement réservés aux machines plus entrée de gamme, arriveront bientôt. Les prix des processeurs s’étalent pour le moment de 264 à 589 dollars.

Avec ses nouveaux processeurs, Intel tente donc de faire oublier les erreurs de sa 11e génération de processeurs qui avait été plutôt mal accueillie en raison de sa tendance à chauffer sans livrer de bond en performance. C’est la première fois que l’entreprise tente de produire un processeur avec une architecture réellement hybride, plutôt que d’installer un maximum de cœurs hautes performances sur ses processeurs. Après avoir loupé le coche du mobile, Intel tente de tirer les leçons de l’expérience ARM. Les ambitions d’Intel ne s’arrêtent pas au PC fixe d’ailleurs, l’entreprise espère décliner son architecture Alder Lake sur ordinateurs portables ou même sur d’autres appareils mobiles.

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