Dans une discussion avec des sénateurs, Cédric O s’est montré sensible à certaines problématiques numériques et environnementales. Parmi elles, les vidéos qui se lancent toutes seules.

L’idée figure dans une proposition de loi pour réduire l’empreinte environnementale du numérique, rédigée par les sénateurs Patrick Chaize, Guillaume Chevrollier et Jean-Michel Houllegatte. Pour limiter l’utilisation de la bande passante, et donc diminuer la consommation de ressources quand cela ne se justifie pas, il conviendrait d’interdire le lancement automatique des vidéos.

En somme, les internautes n’auraient qu’à appuyer sur le bouton lecture — comme cela se fait déjà dans de très nombreuses circonstances, d’ailleurs. De cette façon, on aurait alors la certitude que les vidéos lancées résultent bien de la volonté du public désirant voir un contenu, et non pas le produit de certains paramètres techniques. Cette mesure figure à l’article 19 de la proposition de loi.

YouTube // Source : Louise Audry pour Numerama

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Source : Louise Audry pour Numerama

Entendu le 2 décembre 2020 par la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, Cédric O s’est montré sensible à cette réflexion. Il s’y est même déclaré favorable, même s’il n’est pas certain que l’on puisse traduire juridiquement une mesure de cette nature. « Il faut bien jauger de la faisabilité juridique et de ce que l’on veut faire réellement », a-t-il fait observer.

Cela dit, le secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques n’est « pas opposé à ce que nous avancions sur l’histoire des lancements automatiques de vidéos », y compris même au niveau français, sans attendre une position commune à l’échelon européen. Il souligne toutefois qu’il y a actuellement une concertation avec les acteurs du secteur.

Opposé à la fin des forfaits mobiles illimités

Le travail autour de cette proposition de loi, qui balaie de nombreux autres sujets, n’en est qu’à un stade très préliminaire, avec deux commissions : celle de l’aménagement du territoire et du développement durable, ainsi que celle sur les affaires économiques. L’audition de Cédric le 2 décembre a permis de préciser la position du gouvernement sur les différents axes du texte.

Ainsi, sur la question des forfaits en illimité, débat qui était apparu au cours de l’été via les travaux du Conseil national du numérique sur l’impact environnemental du numérique, Cédric O s’est déclaré tout à fait opposé à « l’interdiction des offres de téléphonie illimitée ». Cette mesure figure à l’article 15 de la proposition de loi, en se focalisant sur le cas de la téléphonie mobile.

Nombreuses ont été les voix à s’élever contre cette perspective. Cédric O est de celles-là. Il estime que l’enjeu « n’est pas tant la consommation des données », mais la « conception des objets ». Par exemple, « les Français changent de téléphones tous les deux ou cinq ans ». Sans doute l’enjeu est-il aussi dans les usages. Lors du débat, Cédric O se demandait si, vraiment, on a besoin de voir autant de vidéos.


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