Les pubs de smartphone présentent des photos prises par de talentueux photographes. Nous préférons vous montrer des clichés banals, pris par une personne dont ce n’est pas le métier. Les smartphones sont en mode automatique. Aucune retouche n’a été faite. Ces comparaisons ne s’appliquent pas à la partie vidéo.
S’il y a bien une gamme de smartphones qui fait aujourd’hui le bonheur du grand public, c’est celle que l’on trouve autour de 300 €. Jusqu’à 350 €, ces engins sont généralement capables de faire beaucoup de choses que les smartphones haut de gamme font. Les constructeurs sacrifient alors du confort (moins de stockage, moins grosse batterie), des composants haut de gamme (processeur, écran), ou des options (résistance à l’eau, déverrouillage par reconnaissance faciale, etc.).
Mais si l’on trouve des modèles dans cette gamme tarifaire chez Honor, Oppo, OnePlus, Samsung ou Xiaomi, aucun ne semble répondre à la demande principale des clients : un bon appareil photo. C’est là que se positionne le Pixel 4a de Google. Pour 350 € à sa sortie, donc probablement moins de 300 en promotion, le smartphone mise tout sur la photo. Avec un unique capteur et un écran OLED pour afficher les clichés, Google mise sur son expérience logicielle pour rivaliser avec les appareils les mieux équipés. Un cocktail qui a déjà pris de court les habitués du secteur : pour quiconque souhaitait faire de la photo mobile en 2019, le Pixel 3a n’avait rien à se reprocher.
Pour juger des compétences en photo du Pixel 4a, nous l’avons comparé avec celui que nous considérons aujourd’hui comme le photophone le plus compétent et le polyvalent : l’iPhone 11 Pro. Un smartphone qui vaut près de 3 fois le prix de celui de Google. Verdict.
Les tomates — Mode portrait nature
Les modes « portraits » sont gérés différemment par Google et Apple. Apple mise beaucoup sur ses différents capteurs pour apprécier la profondeur de champs, quand Google fait une détection complètement algorithmique. Les deux clichés s’en tirent bien et font des erreurs assez similaires (flou où il ne devrait pas y en avoir).
Les fleurs — Mode portrait nature
Les photos de fleurs sont souvent très faciles à prendre et si l’iPhone est un vrai maître, associant des couleurs naturelles de ces Grandes Mauves à une découpe parfaite, le Pixel 4a n’a vraiment pas à rougir. Le smartphone de Google restitue jusqu’à la texture à l’intérieur de la fleur. Son seul défaut, qui peut être vu comme une qualité, c’est qu’il tend à esthétiser un cliché quand les photos prises par un iPhone 11 Pro sont bien plus naturelles et neutres. Ici, on le voit sur les contrastes.
Le lapin — Mode portrait animal
Incapable de calculer la profondeur comme peut le faire un iPhone, le Pixel 4a fait un choix par défaut… qui lui permet d’être plus juste. L’iPhone ne sachant pas repérer les signes distinctifs d’un lapin (grandes oreilles), va flouter le bout de celles de Pluton. Le Pixel 4a n’a que la bouille au premier plan et va flouter tout le reste, ne s’embarrassant pas des détails : on préfère cela à des oreilles coupées !
Le lapin caché — Double exposition
Un cliché plus difficile où le Pixel montre clairement ses limites. Ici, le lapin est dans une boîte en carton tout à fait sombre. La photo est prise devant la boîte en carton. L’appareil en mode automatique doit donc gérer tout à la fois la luminosité et les couleurs du sujet (le lapin), mais aussi celles de l’avant plan (la boîte). À ce petit jeu, l’iPhone 11 Pro fait une photo bien plus neutre, où les tons sont respectés et où le lapin apparaît tout de même un peu. Le Pixel 4a choisit de son côté une saturation, qui donne un côté bleu au cliché et fluorescent au lapin.
Le café — Détails et textures
Si le café était très bon, sa capture est une question de goût. On remarque encore que le Pixel 4a est vraiment un appareil photo algorithmique : le marron qu’il choisit est plus proche de ce que l’on imagine d’un café, mais moins de ce qu’était ce café en plein soleil. Les textures sont très belles sur les deux appareils.
Marcel — Mode portrait humain
Les photos d’humains sont très caractéristiques de l’esthétique Pixel. Là où l’iPhone fait une photo encore une fois très neutre, le Pixel 4a souligne les courbes (barbe) et contraste les endroits saillants (épaules, buste). C’est un choix flatteur pour l’utilisateur, plus éloigné de la réalité : on dirait que la photo a déjà reçu un post-traitement. Les deux clichés sont toutefois très satisfaisants.
Arbres — Détails, couleurs et textures
Ici, les smartphones avaient plusieurs défis : réussir à sortir la texture de l’écorce de l’arbre au premier plan, ne pas rendre le feuillage trop brouillon à l’arrière plan et surtout, garder un bel équilibre côté luminosité pour rendre grâce à cette lumière matinale. Les deux appareils s’en sortent très bien et n’ont que le goût de leur possesseur pour les départager.
Le deuxième café — Détails, colorimétrie et HDR
Enfin, cette deuxième photo du même café permet de voir comment un objet banal peut tirer partie de toutes les technologies d’éclairage modernes. Le cliché d’Apple montre avec quel réalisme il a su gérer le bout de la cuillère en inox sur-éclairé en plein soleil, plus terne sur le Pixel 4a. Mais le smartphone de Google s’en sort admirablement bien pour donner aux ombres un côté menaçant.
Conclusion
Nos premiers clichés montrent bien une chose : le Pixel 4a, même sorti trop tard, est en passe de devenir un choix par défaut de grande qualité pour quiconque valorise la photographie sur un smartphone. Ces photos que vous voyez peut-être sur un grand écran sont encore plus belle sur celui d’un smartphone, où les petites erreurs passent inaperçues. En le comparant avec le roi de la photographie qu’est l’iPhone 11 Pro, nous avons confirmation que le Pixel 4a joue dans la cour des (très) grands.
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