Faut-il supprimer les compteurs de likes pour rendre Instagram meilleur ? C’est en tout cas l’avis des équipes du réseau social. Il y a quelques semaines, elles annonçaient qu’elles testaient une plateforme où le nombre de petits cœurs ne s’affiche plus, au Canada. Le test a été étendu ce mercredi 17 juillet à 6 autres pays, a-t-il été annoncé sur Twitter.
Une plateforme plus authentique ?
La France est pour le moment épargnée : les pays concernés sont l’Australie, le Brésil, l’Irlande, l’Italie, le Japon et la Nouvelle-Zélande.
Comme l’a précisé Instagram, le test consiste à cacher deux types de compteurs : les likes sous les photos publiées et le nombre de vues sous les vidéos.
C’est en avril que l’entreprise avait annoncé sa volonté de changer ceci. L’objectif était de revenir à des contenus plus authentiques, en ralentissant la course aux likes. « Nous voulons que vos amis puissent se concentrer sur les photos et vidéos que vous partagez et non sur le nombre de likes que vous avez », a indiqué la plateforme qui précise que les utilisateurs pourront toujours accéder à leurs propres données chiffrées depuis leur profil.
Un mouvement global des réseaux sociaux
Instagram n’était pas le seul à avoir cette idée. Quelques jours avant lui, YouTube puis Twitter avaient exprimé leurs doutes quand aux compteurs de « j’aime » ou « je n’aime pas ». Les raisons données étaient diverses.
Pour YouTube, il s’agissait d’éviter les campagnes de dislikes qui consistent à mettre un maximum de pouces vers le bas sur une vidéo pour faire part d’un mécontentement — à ce jour, la vidéo la plus dislikée du site est une vidéo publiée par la plateforme elle-même. Ces campagnes qui s’inscrivent parfois dans le cadre d’un cyberharcèlement peuvent être très néfastes pour les vidéastes. C’est particulièrement le cas pour les plus petits qui ne disposent pas d’une communauté suffisante pour équilibrer les compteurs. En effet, plus une vidéo a de pouces négatifs, moins elle est susceptible d’apparaître parmi les contenus recommandés aux internautes.
Le CEO de Twitter, Jack Dorsey, a des raisons différentes d’en vouloir au bouton like. Selon lui, il « pervertirait » les utilisateurs en favorisant des publications non « saines ». Le supprimer permettrait de redonner de la « qualité aux conversations » et d’éviter en partie « les abus, le harcèlement, les tentatives de manipulation, les actions coordonnées automatisées, et la désinformation » — même si de nombreux internautes estiment que c’est plutôt la modération en demi-teinte de Twitter qui fait défaut.
Retirer les compteurs de « j’aime » ne revient pas à retirer complètement les boutons « j’aime », et ce n’est pas pour rien. Comme on vous l’expliquait il y a quelques semaines, ces outils sont très précieux pour les réseaux sociaux. Ce sont eux qui leur permettent d’organiser vos recommandations, de savoir quel contenu il vaut mieux mettre en avant, etc. Il serait donc très difficile de s’en passer.
La décision d’Instagram ne fait pas que des heureux. Un influenceur russe a même indiqué dans une vidéo qu’il allait porter plainte contre la plateforme car selon lui, sans les likes, il ne serait plus grand chose et pourrait perdre son métier d’instagrammeur.
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