Parce qu’elles se prenaient en photo un pistolet sur la tempe ou devant un train en marche, plus de 250 personnes sont décédées en six ans.

Les « selficides » : c’est le nom scientifique qu’ont donné des chercheurs aux morts causées par la prise d’un selfie. Dans une étude publiée dans le dernier Journal of Family Medicine and Primary Care, ils expliquent en avoir compté 259 dans le monde entre 2011 et fin 2017.

2017, l’année la plus meurtrière

Pour trouver ce chiffre, les chercheurs ont analysé les articles publiés dans les médias. Ils en ont conclu que les morts à cause d’un selfie étaient de plus en plus nombreuses au fil des années : si on n’en compte que 5 entre 2011 et 2013, ce chiffre explose ainsi en 2017, pour atteindre 93 décès.

Il y aurait huit causes principales de mort. La plus répandue, à l’origine de 70 morts, est la noyade. Suivent ensuite les chutes mortelles, d’une falaise ou autre, les brûlures et les accidents de transports – parce que non, ce n’est pas une bonne idée de se prendre en photo devant un train à l’approche.

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Les principales causes de « selficide ».jfmpc

Des personnes sont également mortes par arme à feu alors qu’elles pointaient un pistolet sur leur tempe, ou à cause d’un animal qui devait apparaître sur la photo.

Les hommes prennent plus de risques pour un beau selfie

À noter que la plupart des défunts sont jeunes : la moyenne d’âge est de seulement 22 ans. Ce sont pour la plupart des hommes (dans 72,5% des cas), qui prendraient globalement plus de risques pour leurs selfies, et le plus grand nombre d’accidents a été constaté en Inde où les selfies sont très populaires, suivi de la Russie, des États-Unis et du Pakistan.

Les hommes représentent une majorité des victimes. // Source : jfmpc

Les hommes représentent une majorité des victimes.

Source : jfmpc

Selon les auteurs de l’étude, ces morts ne seraient que « la partie émergée de l’iceberg ». Ils estiment que toutes n’ont pas été répertoriées par les médias, ou identifiées comme étant liées à un selfie alors même que cela était le cas.

Des chiffres à prendre avec des pincettes

Évidemment, ces études sont toujours à prendre avec beaucoup de pincettes. Il n’est jamais possible de prouver à 100 % qu’une noyade a été provoquée directement par l’envie de se prendre en photo. Mais ce facteur provoque un manque de concentration qui constitue un facteur supplémentaire dans des situations à risque.

De même, il est difficile d’obtenir des chiffres sur le nombre de décès qui étaient provoqués ou encouragés par la prise de photo avant l’ère des « selfies » — mais ces situations ont sans doute également existé, et ce, depuis bien plus longtemps qu’une décennie.

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