Mark Zuckerberg s’est exprimé auprès de quatre médias sur le scandale Cambridge Analytica et l’avenir de Facebook. Nous avons tenté d’extraire de ces interviews dix points fondamentaux.

La semaine est binaire pour Mark Zuckerberg après les révélations liées à Cambridge Analytica qui impliquent Facebook. Faisant suite à trois jours de silence, le patron de Facebook s’est adressé au monde via sa page personnelle et a multiplié les interviews dans la presse américaine, en vidéo et par écrit. L’occasion de dire beaucoup de choses.

Les anglophones pourront retrouver ses entretiens complets pour Wired, ReCode, CNN et le New York Times. Nous avons extrait de ces sources les points les plus importants, en gommant du mieux que nous l’avons pu tout le superflu et la communication de crise.

  1. Régulation : Mark Zuckerberg n’est pas contre l’idée de réguler le marché publicitaire pour l’amener vers une transparence à marche forcée pour les utilisateurs. Cette régulation permettrait de rendre moins opaque les processus de ciblage, de Facebook et de l’industrie. En Europe, le RGPD apporte quelques réponses.
  2. Vente de données : Facebook ne fait pas commerce de vos données personnelles. Mark Zuckerberg a tenu à rappeler cette évidence : c’est un trésor de guerre pour eux et le réseau social n’aurait aucun intérêt économique à faire sortir les données de son système. Facebook monnaie le ciblage à prix d’or pour les annonceurs et vend sa capacité à cibler, non pas à externaliser les données à des tiers.
  3. Recrutement côté sécurité : les moyens humains sont nécessaires pour enquêter sur les nombreux soucis que peut rencontrer un réseau social de cette taille. Zuckerberg s’engage à faire passer ses équipes dédiées à la sécurité et à la communauté de 15 000 à 20 000 personnes.
  4. Témoignage devant le Congrès : Zuckerberg est prêt à être interrogé par le Congrès américain sur l’affaire Cambridge Analytica qui, pour rappel, était l’artisan de la campagne numérique de Donald Trump.
  5. Sur les données utilisées par des tiers : auprès de Wired, il regrette de ne pas avoir été plus loin au tout début de l’affaire Cambridge Analytica. Il assure que les moyens mis en place aujourd’hui seront bien plus stricts qu’en 2014 — notamment via des audits de chaque développeur et un bannissement de ceux qui ne souhaiteront pas s’y soumettre.
  6. Les changements sur Facebook : Mark Zuckerberg évoque « 15 changements » au moins qui permettront de mieux réguler l’usage des données sur Facebook. Cela signifie que les projets du réseau social ne sont pas tous connus pour l’instant.
  7. Sur l’utilisation de Facebook par des états : Zuckerberg affirme que Facebook a progressé sur ces sujets, même si ce n’est pas une « science exacte » : « Il reste beaucoup de travail à faire pour que des états comme la Russie n’interfèrent pas sur les élections ».
  8. Son rôle de juge : « Qui m’a choisi pour définir la démarcation entre ce qui est du discours de haine et ce qui ne l’est pas » : Zuckerberg estime que ce pouvoir qui lui revient par défaut ne lui plaît pas.
  9. Sur le contrôle des contenus : « J’aimerais trouver le moyen pour que nos réglementations soient faites de telle manière qu’elles reflètent les valeurs de notre communauté et que je ne sois pas le seul à qui revient la décision finale sur un sujet »
  10. Sur les actions en justice contre Cambridge Analytica : « Nous devons comprendre ce qui s’est passé. […] Nous devons compléter nos audits. Et si nous trouvons que Cambridge Analytica avait toujours accès aux données, nous prendrons les mesures légales nécessaires. »

 

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