La circulation sur la voie publique n’est pas la seule approche de Waymo pour améliorer ses algorithmes de conduite autonome. Le groupe américain passe aussi par un simulateur, dans lequel sont parcourus des milliards de kilomètres, pour accumuler toujours plus d’expérience.

Comme toutes les autres entreprises du secteur de l’industrie automobile, Waymo fait inlassablement rouler ses voitures expérimentales sur la voie publique mais aussi sur des circuits privés pour accumuler de l’expérience qui profitera à son système de conduite autonome et, in fine, aux personnes qui l’utiliseront. Ce sont des millions de kilomètres qui ont été parcourus par la flotte de véhicules de Waymo.

Mais la conduite dans des conditions réelles, passage obligé et indispensable pour se confronter à toutes sortes de situations, n’est pas la seule tactique suivie par la filiale de la holding Alphabet pour entraîner ses algorithmes : la société fait massivement appel à la simulation pour reproduire encore et encore certains scénarios croisés sur la route, afin de les négocier parfaitement.

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« La pratique reste la clé de l’apprentissage. C’est là que notre simulateur entre en action. Il s’agit d’un monde virtuel réaliste où nous pouvons reproduire chaque km du monde réel déjà parcouru [par nos véhicules] », révélait l’automne dernier James Stout, l’ingénieur logiciel en chef. Ainsi, même si les automobiles restent au garage, la simulation mouline et produit des données exploitables.

En 2017, le monde virtuel a été particulièrement sollicité. Dans une publication survenue fin janvier, l’équipe travaillant chez Waymo a révélé que l’équivalent de plus de 4,3 milliards de kilomètres ont été avalés dans le simulateur. En comparaison, sur la même période, les vraies voitures de l’entreprise américaine n’ont parcouru « que » 3,2 millions de kilomètres et des poussières.

Waymo

Waymo

Une comparaison qui a évidemment ses limites puisque le monde virtuel de Waymo peut accueillir jusqu’à 25 000 automobiles virtuels, là où la flotte réelle du groupe se limite à près de 600 véhicules — un nombre qui va toutefois être amené à croître dans les mois et les années à venir. Et surtout, les deux approches sont avant tout complémentaires et se complètent.

Waymo explique que l’expérience acquise dans le monde réel est ensuite injectée et travaillée en simulation, notamment pour améliorer les performances du système de bord face aux cas de figure les plus complexes. « À son apogée, les simulateurs de Waymo réalisent 2 000 scénarios complexes de conduite par seconde », explique le groupe. Et ensuite, les données profitent aux autos.

« À son apogée, les simulateurs de Waymo réalisent 2 000 scénarios complexes de conduite par seconde »

Et la simulation dans le monde virtuel a un autre avantage : les scénarios peuvent être personnalisés. Le système de bord a appris à gérer une situation délicate ? Pourquoi ne pas le challenger sur le même cas de figure, mais en ajoutant un feu dysfonctionnel, un cycliste qui veut traverser une voie, une moto qui remonte une file, une voiture s’étant trompée de voie, et ainsi de suite ?

Lorsqu’une le simulateur a correctement formé les algorithmes sur un scénario donné, le nouveau savoir « devient partie intégrante du savoir de notre voiture, qui sera partagé avec toutes les voitures de la flotte. Ensuite, nous recourons à la conduite dans le monde réel et sur notre piste privée pour vérifier et confirmer l’expérience menée dans la simulation. Le cycle peut recommencer », ajoutait James Stout.


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