Outre-Manche, le bureau d'enregistrement en charge des noms de domaine britanniques (.uk) a engagé une consultation publique pour discuter du cas des adresses utilisant des termes ou des expressions sensibles ou hostiles.

Incontournable, le nom de domaine a été inventé pour faciliter la mémorisation et le partage d'une adresse conduisant à une ressource du web. Ainsi, il est beaucoup plus simple de retenir le domaine google.com que l'adresse IP 173.194.34.5. En outre, le nom de domaine peut donner une première indication sur la nature d'une ressource (paris.fr devrait a priori être en rapport avec la capitale française).

Évidemment, ce n'est pas toujours le cas. Le nom de domaine peut aussi servir à tromper l'internaute. Il peut aussi délivrer immédiatement un messages à caractère politique ou se combiner avec l'extension du nom de domaine pour former un mot (youtu.be par exemple, en utilisant le domaine national de la Belgique). Mais qu'en est-il des noms de domaine agressifs ou sensibles ?

Au Royaume-Uni, une réflexion s'est engagée pour déterminer s'il faut civiliser les noms de domaine. L'équivalent britannique de l'association française pour le nommage Internet en coopération (AFNIC), Nominet, en charge du .uk, a ainsi lancé une consultation pour réviser sa politique d'enregistrement. Il s'agit de s'interroger sur une éventuelle restriction sur des mots ou des expressions, comme des jurons.

La situation en France

À première vue, il ne s'agit pas de les interdire complétement. Mais l'éligibilité d'un internaute demandant tel ou tel nom de domaine pourrait être assujettie à de nouvelles règles, plus strictes. Comme le pointe MailClub, la démarche britannique semble aller dans le sens inverse de celle survenue en France en 2011. Jusqu'à cette date, un certain nombre de mots et expressions "sensibles" étaient interdits ou réservés.

En vertu du décret, le demandeur peut effectuer une réservation sur l'un des 30 000 termes concernés s'il  "justifie d'un intérêt légitime et agit de bonne foi". Mais elle "peut être refusée si elle peut porter atteinte à l'ordre public", rappelait alors l'AFNIC. En outre, le décret impose à l'AFNIC de signaler "sans délai […] les noms de domaine […] présentant un caractère manifestement illicite ou contraire à l'ordre public".

Est-ce vers ce système que le Royaume-Uni va s'engager ? Toujours est-il que la démarche de Nominet s'inscrit dans un contexte tout à fait particulier au Royaume-Uni, puisque le premier ministre David Cameron s'est fortement impliqué dans la lutte de la pornographie en ligne. Le gouvernement presse les FAI pour qu'ils mettent en place en 2014 un filtrage par défaut des contenus pornographiques.

( photo : CC BY-NC-SA Claudio Saavedra )

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