Les bannières de consentement pour accepter ou refuser les cookies sont au centre de la navigation web en Europe. Des bandeaux qui sont omniprésents, mais vis-à-vis desquels les internautes ne prêteraient plus guère attention. Un projet de réforme existe pour moderniser ces bannières, mais soulève d’autres enjeux pour les sites web.

C’est peut-être un changement fondamental qui se dessine au sein de l’Union européenne : les fameux bandeaux de consentement, à travers lesquels on accepte ou on refuse les cookies des sites web, pourraient « disparaître » pour de bon. À la place, un mécanisme plus global et unique verrait le jour, pour en corriger les travers.

C’est le média Politico qui, le 22 septembre, évoque cet horizon : à Bruxelles, la Commission européenne semble se faire à l’idée que les règles actuelles régissant ces bannières de cookies ne sont finalement pas tout à fait adaptées à l’usage moderne du web. Elles seraient contreproductives et n’auraient plus vraiment de sens pour l’internaute.

En clair, les particuliers cliqueraient machinalement sur « Oui » ou « J’accepte » sans lire les indications du bandeau ni même y faire vraiment attention, mais plutôt pour chasser l’encart qui apparaît à l’écran et qui recouvre tout ou partie du contenu. Or, quelle valeur accorder à une telle approbation si pour celle-ci le consentement n’est pas vraiment éclairé ?

Source : Capture d'écran
Un exemple de message apparaissant en visitant un site, ici Facebook. // Source : Capture d’écran

Des cookies obligatoires et facultatifs

Les cookies, ou témoins de connexion, sont des fichiers informatiques qui sont déposés sur l’appareil de l’internaute (comme son PC, son smartphone ou sa tablette) par le site qu’il visite, via le navigateur. Leur rôle est varié : certains servent au suivi d’audience, d’autres à garder en mémoire le panier d’achat. Il y a aussi ceux pour la publicité, la personnalisation, etc.

Certains cookies sont obligatoires, car ils sont essentiels pour assurer le bon fonctionnement du site ou satisfaire les fonctionnalités expressément demandées par l’internaute. Dans ce cas, le consentement n’est pas requis. Les autres sont facultatifs et ce sont eux qui doivent obtenir le feu vert de l’internaute, avant d’être déposés.

Pour essayer d’illustrer la problématique de ces bandeaux, une entreprise a tenté de calculer le temps annuel que les internautes passent à accepter ou refuser les cookies en Europe. Bien que le mode de calcul soit très grossier, avec un nombre hallucinant de 575 millions d’heures, cette estimation à la louche a alimenté le débat sur une réforme.

Un mécanisme général et automatique dans le navigateur web ?

C’est là où cette révision entre en jeu, afin d’essayer d’articuler à la fois la règle nécessitant le consentement de l’internaute et la réalité d’une lassitude à l’égard de bannières qui apparaissent régulièrement au fil de la navigation. Aussi, une piste pourrait consister à impliquer directement le navigateur de l’internaute, pour qu’il intègre un « signal » général.

Ainsi, Firefox, Chrome, Edge ou encore Safari pourrait présenter un dispositif centralisant une consigne globale, qui serait envoyée à chaque site visité, au lieu de donner son assentiment site par site. Cela pourrait ressembler un peu au mécanisme Do Not Track qui devait servir à envoyer une indication générale de ne pas se faire pister en ligne, mais qui n’a pas pris.

Navigateurs
Une piste pourrait consister à faire du navigateur le centre de contrôle de ce consentement généralisé. // // Source : Denny Müller

En déportant la logique du consentement dans le navigateur web, tout en le généralisant, l’internaute se libérerait d’une contrainte. Mais pour les sites qui peuvent avoir besoin de ces cookies facultatifs, cela pourrait du même coup virer au casse-tête : comment, en effet, obtenir le feu vert de l’internaute qui pourrait vouloir les accepter sur un site spécifique, s’il rejette par défaut et automatiquement ces cookies ?

C’est donc sur cette fine ligne de crête que la réforme doit avancer, avec la perspective de présenter un texte en décembre 2025. Cette révision, dont les contours restent à préciser, s’inscrit dans un projet plus vaste destiné à simplifier les règles régissant la tech, en levant des dispositions perçues comme des contraintes pour le dynamisme du secteur.

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