Accusé depuis 2020 de monopole illégal dans la recherche en ligne et dans la publicité, Google luttait depuis plusieurs mois pour la survie de plusieurs de ses activités. Le navigateur Chrome, qui devait être vendu, ainsi que les accords avec Apple et Mozilla, qui auraient pu être interdits, sont finalement épargnés par la justice.

Les miracles existent-ils ? À en croire la décision de la justice américaine après des années d’enquête d’antitrust sur les activités de Google, le ciel a peut-être sauvé l’entreprise.

Dans un jugement publié le 2 septembre, le juge Amit Mehta annonce qu’il ne forcera pas Google à vendre son navigateur Chrome, malgré la proposition du département de la justice des États-Unis. Le DOJ avait annoncé en novembre 2024 que Google devrait se séparer de son navigateur web pour mettre fin à son abus de position dominante, mais le juge a décidé de ne pas suivre cette recommandation. Autre soulagement pour Google : les accords avec Apple et Mozilla, qui lui permettent de préinstaller Google en moteur de recherche par défaut sur des milliards d’appareils, ne seront pas interdits. De quoi préserver Google d’un démantèlement qui semblait inévitable il y a encore quelques heures.

Google va rester Google, avec des efforts de transparence souhaités par la justice

Pour la justice américaine, Google est bel et bien en situation de monopole. Google devrait faire appel du jugement final pour faire annuler ce qualificatif, quitte à porter l’affaire devant la Cour suprême des États-Unis. Son objectif est de faire révoquer tout ce qui lui est reproché : le juge exige notamment de Google qu’il partage des informations capitales sur le fonctionnement de ses produits et sur ses partenariats, pour faciliter la création de concurrents, ou qu’il retire la notion d’exclusivité de ses partenariats (Apple et Mozilla peuvent être payés pour proposer Google par défaut, mais pas pour le proposer en exclusivité). En faisant appel, Google gagne à coup sûr du temps : il ne devra pas se mettre en conformité avant des années.

Quoi qu’il en soit, et malgré la réticence de Google sur son statut de monopole, l’entreprise a accueilli la décision du juge comme une victoire. Depuis des mois, ses concurrents comme OpenAI et Perplexity discutent publiquement du projet de racheter Chrome, pour en faire un navigateur IA. La fin forcée d’un accord avec Apple ouvrait aussi la porte à un concurrent de Google par Apple, ce qui n’aurait pas fait les affaires du géant du web. Google sait aujourd’hui que son business actuel ne devrait pas trop souffrir des conséquences de l’enquête antitrust qui occupe son temps depuis des années.

Google Chrome est menacé par le DOJ. // Source : Numerama
Google Chrome était menacé par le DOJ, mais le juge pense que sa vente ne changera rien. // Source : Numerama

Dans son jugement de 230 pages, le juge Amit Mehta explique notamment qu’une vente de Chrome n’aurait pas l’effet espéré par le DOJ, puisqu’elle créerait surtout du désordre dans l’industrie. « Il n’y aurait rien de “naturel” dans une cession de Chrome », explique le juge. Son avis est que Chrome ne peut pas opérer en tant qu’entreprise indépendante, puisqu’il s’agit d’un vrai service Google. « La cour doute fortement qu’une cession de Chrome ne se fasse pas au prix d’une dégradation substantielle du produit et d’une perte de bien-être pour les consommateurs », conclut-elle.

Et la fin des accords avec Apple et Mozilla ? Le juge craint que son effet soit léger. S’il encourage des géants comme Apple à lancer leurs propres moteurs de recherche, il ne souhaite pas affecter les revenus de ses entreprises en leur coupant des deals à plusieurs milliards de dollars. L’exclusivité est interdite, mais payer pour avoir son service par défaut ne l’est pas.

À côté d'un iPhone, le Pixel 10 Pro donne presque l'impression d'être un cran au-dessus. Google s'est vraiment amélioré en finitions.
Les iPhone et les Google Pixel vont pouvoir continuer à partager leur moteur de recherche. // Source : Numerama

Comme le note The Verge, les concurrents de Google, comme DuckDuckGo, n’ont pas bien accueilli la nouvelle : « Google sera toujours autorisé à continuer d’utiliser son monopole pour freiner ses concurrents, y compris dans la recherche par IA. En conséquence, les consommateurs continueront de souffrir », écrit son patron. De nombreuses voix anti-GAFAM s’expriment contre la décision du juge, qui ne va forcer Google qu’à un peu plus de transparence, sans transformation majeure.

En bourse, Google pourrait voir sa valeur augmenter de 6 à 7 % à l’ouverture des marchés le 3 septembre. Les autres géants, comme Apple, devraient aussi bénéficier d’une jolie progression. La justice américaine vient de garantir aux géants du web la pérennité de leurs petites affaires.

Update : non
Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+
Toute l'actu tech en un clien d'oeil

Toute l'actu tech en un clin d'œil

Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !


Pour ne rien manquer de l’actualité, suivez Numerama sur Google !