À partir du 7 mars, les services utilisés par plus de 45 millions de personnes en Europe devront se conformer au Digital Markets Act (DMA), un nouveau texte qui impose des règles strictes en matière de concurrence. Apple et Microsoft ont obtenu le droit de ne pas inscrire iMessage et Bing en tant que « gatekeepers ».

Le 7 mars 2024, le monde de la tech vivra une révolution en Europe.

L’Union européenne régulera 22 services très populaires, dont iOS, Android, Windows, l’App Store, le Google Play Store, Messenger et WhatsApp. Son objectif est de mettre fin aux monopoles, en imposant l’ouverture des plateformes à la concurrence, la fin des applications par défaut et des règles beaucoup plus souples dans les magasins d’applications. Ce nouveau règlement s’appelle le DMA (Digital Markets Act) et vise à faire perdre du contrôle aux grandes entreprises américaines et chinois.

Depuis plusieurs mois, Apple et Microsoft luttent activement pour protéger certains de leurs services en Europe. L’Union européenne vient de leur donner raison : iMessage et Bing pourront continuer d’exister sous leurs formes actuelles.

iMessage et WhatsApp peuvent rester concurrents

Si Apple avait perdu, iMessage aurait pu devenir une application de messagerie universelle, capable de dialoguer avec WhatsApp et Messenger. L’Union européenne souhaite imposer la création de messageries ouvertes, avec un protocole qui permet de s’adresser à l’utilisateur d’un autre logiciel depuis l’application de son choix. Un scénario noir pour Apple qui aurait dû laisser ses concurrents accéder à iMessage, alors qu’il s’agit d’une fonction chiffrée et intégrée à ses produits.

Pour empêcher l’Union européenne de réguler iMessage, Apple répète depuis plusieurs mois qu’iMessage n’est pas si populaire en Europe (il doit être utilisé par plus de 45 millions de personnes pour être éligible au DMA) et qu’il ne s’agit pas d’un logiciel à part entière, mais d’une fonction intégrée à l’appli SMS. Autrement dit, Apple affirme que personne n’utilise iMessage volontairement, ce qui n’en fait pas un service pour lequel les utilisateurs choisissent l’iPhone. L’annonce de l’arrivée des RCS dans l’application, les successeurs des SMS, peut aussi être vue comme un message politique pour calmer les ardeurs européennes.

DMA gatekeeper
La liste des 22 services « gatekeepers » de l’Union européenne. Il n’y a pas de nouvel entrant. // Source : Commission européenne

Le 13 février, Bloomberg rapporte que la Commission européenne a tranché en faveur d’Apple. iMessage n’est pas un service « dominant » et peut donc continuer d’exister selon ses propres règles.

Évidemment, ce jugement ne dispense pas Apple du DMA. La marque a d’ores et déjà annoncé que les iPhone européens permettront bientôt de changer de navigateur, d’installer des magasins d’applications concurrents à l’App Store, d’utiliser un concurrent d’Apple Pay et de payer sans verser de commission à Apple. Évidemment, la marque fait tout pour rendre cette transition compliquée en imposant de nouvelles règles qui pourrait détériorer l’expérience en Europe, pour limiter les impacts sur son modèle économique.

Bing et les publicités de Microsoft pèsent peu par rapport à Google

L’autre gagnant du jour s’appelle Microsoft.

Dans son cas, le géant du web a dû prouver à la justice européenne qu’il n’était qu’un petit par rapport à Google. Windows et LinkedIn seront concernés par le DMA, mais pas Bing et son activité publicitaire. Microsoft peut donc continuer de mettre en avant Bing plutôt que ses concurrents, sans infraction du règlement européen.

Source : Numerama

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