En avril 2025, la Commission européenne a condamné Apple à une amende de 500 millions d’euros pour non-respect du DMA, son grand règlement sur les marchés numériques. L’Europe reprochait à Apple d’avoir mis en place des « restrictions » pour empêcher les développeurs de faire la promotion de magasins concurrents ou de moyens de contourner l’App Store. Un épisode supplémentaire dans la guerre entre l’entreprise et la Commission européenne.
Deux mois plus tard, Apple annonce des changements pour satisfaire les exigences européennes. L’entreprise conteste toujours les volontés des régulateurs, mais va proposer des changements sur l’App Store.
Les applications pourront mettre en avant des solutions alternatives, mais Apple va les faire payer
Dans un billet publié le 26 juin, Apple partage une série de mesures pour les développeurs européens :
- Les développeurs vont pouvoir promouvoir des offres en dehors de l’App Store. La marque va autoriser des liens vers des sites, vers des magasins alternatifs ou vers d’autres applications. Il n’y a plus de restrictions pour ces opérations commerciales : elles peuvent avoir lieu depuis les applications.
- Apple va mettre en place une nouvelle politique tarifaire unique à l’Union européenne en 2026. Les liens externes créeront de nouvelles commissions qu’Apple justifie par le fait que les utilisateurs ont découvert l’offre commerciale grâce à l’App Store. Le montage est assez compliqué, puisqu’il y aura des frais d’acquisition initiale (2 % si un achat a lieu dans les six mois suivant un téléchargemens), des frais de service (entre 5 et 13 %) et la CTC (Core Technology Commission), qui représentera 5 % des revenus issus des services souscrits depuis des installations externes.
- Apple va faire évoluer le processus d’installation d’un magasin alternatif, alors que le procédé était jugé volontairement compliqué aujourd’hui. À partir d’iOS 18.6, il suffira de cliquer sur un lien pour installer un magasin ou une application.
Avec cette nouvelle proposition tarifaire, Apple sait sans doute qu’il s’attirera une nouvelle fois les foudres de l’Union européenne, qui réclame des installations gratuites pour les développeurs. La marque va mettre fin à son système actuel (avec une taxe de 50 centimes par installation) et le remplacer par le nouveau mécanisme. L’objectif est vraisemblablement toujours le même : offrir une alternative, mais rendre l’option App Store plus simple pour tout le monde.
« La Commission européenne demande à Apple d’apporter une série de modifications supplémentaires à l’App Store. Nous ne sommes pas d’accord avec cette décision et prévoyons de faire appel », indique Apple dans un communiqué envoyé à Numerama.
La marque, après avoir longtemps tenté d’être conciliante en saluant amèrement les décisions européennes, s’oppose désormais plus frontalement. Elle indiquait à Numerama en juin 2025 que les décisions européennes menaçaient l’avenir de l’iPhone en Europe et qu’elle n’hésiterait désormais plus à s’opposer publiquement à ce qu’elle juge contre-productif. Toujours est-il qu’avec ses nouvelles taxes, Apple sait très bien qu’il va se faire taper sur les doigts.
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