La Poste met un pied dans l’IA générative. Via sa filiale spécialisée dans le numérique, Docaposte, elle prépare une solution maison, avec l’appui de trois entreprises françaises. Objectif ? Proposer un chatbot souverain, industriel, sécurisé et puissant. Ses débuts sont attendus en novembre.

Proposer une solution « souveraine et industrielle » à la France pour l’intelligence artificielle générative. Voilà l’ambition affichée de Docaposte, une filiale du groupe La Poste. Elle vient de dévoiler mardi 17 octobre sa propre solution. Ce projet, qui n’est pas encore désigné par un nom particulier, sera disponible à partir du 1er novembre 2023.

Dans un premier temps, indique un communiqué, cette IA générative sera composée d’un agent conversationnel — ou chatbot, en anglais — qui sera en mesure de saisir le langage naturel. En somme, l’outil doit fonctionner comme Bard ou ChatGPT : l’internaute écrit une requête et le système lui répond, en se servant de tournures qu’utiliserait un humain.

Si les performances du chatbot de Docaposte restent à démontrer face à des poids lourds fournis par Google (qui a développé Bard) et OpenAI (qui est derrière ChatGPT, avec l’appui marqué de Microsoft), c’est sur un autre plan que le projet entend marquer surtout des points : la souveraineté et, à travers elle, l’apport de garanties quant aux données traitées.

Une IA souveraine pour gérer les données sensibles

« Le lancement de cette solution s’inscrit dans la stratégie de Docaposte en matière de maîtrise de la chaine de valeur souveraine de la donnée et de l’IA, de la collecte des données à leur hébergement en passant par leur traitement et leur analyse », développe l’annonce. Elle entend de ce fait répondre à des besoins spécifiques dans le privé et dans le public.

L’outil doit pouvoir « manipuler des données sensibles ou opérant sur des secteurs à forte sensibilité », sans que les informations circulent on ne sait où. En effet, les principales solutions dans l’IA générative sont aujourd’hui américaines, ce qui soulève inévitablement des préoccupations quant au devenir des textes qui sont passés dans les chatbots.

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La Poste s’allie à trois entreprises françaises pour lancer un chatbot souverain. // Source : Jacques Palut

Docaposte est accompagnée dans ce projet de trois partenaires, tous français. On compte LightOn (spécialisé dans la conception de grands modèles de langage, qui sont les moteurs qui font tourner les chatbots), NumSpot (solution d’hébergement dans le cloud), et un européen, et Aleia (plateforme fournissant des logiciels en IA).

Si Bard et ChatGPT ont un profil orienté vers le grand public, l’initiative animée par Docaposte et ses partenaires s’adressent plutôt aux professionnels — mais cela ne veut pas dire que les outils ne seront pas amenés parfois à traiter des données personnelles ou sensibles. En la matière, Docaposte entend présenter bientôt une application dans le domaine de la santé.

Il s’avère que la santé constitue l’un des domaines où l’on trouve des données dites sensibles, et qui font donc l’objet de dispositions plus rigoureuses. De ce fait, la mise en place d’une solution offrant « sécurité, confidentialité, cloisonnement des projets développés, traçabilité et garanties dans l’utilisation des données et des modèles » entend résoudre cette problématique.

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