Le milliardaire Elon Musk estime que sans lui, OpenAI n’existerait pas. S’il a bien participé à la fondation de l’entreprise, une telle déclaration parait exagérée.

OpenAI et ChatGPT n’existeraient pas sans Elon Musk. C’est en tout cas ce que ce dernier a déclaré le 16 mai 2023 lors d’une interview avec CNBC, dans laquelle il est revenu sur la création de l’entreprise. « C’est grâce à moi qu’OpenAI existe », a-t-il ainsi affirmé à propos de l’entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle. Il assure même avoir « eu l’idée du nom de l’entreprise ». « Sans moi, [OpenAI] n’existerait pas. »

C’est en partie vrai. Comme il le rappelle également pendant l’interview, Elon Musk a participé à la création de l’entreprise, et lui a notamment fait une donation importante à ses débuts. « Je ne me souviens plus du chiffre exact, mais c’était quelque chose de l’ordre de 50 millions de dollars », a-t-il expliqué. Mais, conditionner l’existence d’OpenAI et la création de ChatGPT à sa seule participation est très réducteur : il n’y a pas eu qu’Elon Musk.

Elon Musk n’est pas le seul responsable

Elon Musk n’a pas complètement tort lorsqu’il dit qu’il a aidé à la création de l’entreprise. Son nom a ainsi longtemps été associé à OpenAI, surtout lors des débuts de l’entreprise. C’était particulièrement le cas dans la presse, qui évoquait régulièrement le nom d’Elon Musk. Numerama y compris, avec des articles mentionnant l’ « OpenAI d’Elon Musk » ou « l’intelligence artificielle d’Elon Musk / OpenAI ».

Elon Musk le 1er mars 2023 au Tesla Investors Day // Source : YouTube/Tesla
Elon Musk le 1er mars 2023 au Tesla Investors Day. // Source : YouTube/Tesla

Cependant, dire que sans lui, OpenAI n’existerait pas est largement exagéré. Elon Musk n’a pas été le seul à participer aux débuts de l’entreprise. OpenAI a été formée en 2015, tout d’abord sous la forme d’une association à but non lucratif, et le milliardaire n’était qu’un seul des nombreux co-fondateurs et investisseurs du début.

On comptait parmi eux Sam Altman, l’actuel PDG de l’entreprise, Greg Brockman, mais aussi Jessica Livingston, qui a co-fondé Y Combinator, Peter Thiel, qui avait travaillé avec Musk sur Paypal, et des entreprises telles qu’Amazon Web Services (AWS), Infosys, et YC Research. On peut ainsi difficilement dire qu’Elon Musk était le seul à participer, même si ce dernier a effectivement donné 50 millions d’euros.

Surtout, dès 2018, près de quatre ans avant le lancement de ChatGPT, Elon Musk avait pris la décision de « s’éloigner » d’OpenAI. Le milliardaire avait annoncé qu’il quittait son conseil d’administration afin d’éviter tout conflit d’intérêt avec ses autres projets professionnels, utilisant également de l’IA. Depuis, même si Elon Musk continue de donner son avis sur l’évolution de l’entreprise, il n’occupe plus de poste en son sein.

En 2020, il avait ainsi critiqué l’accord avec Microsoft et OpenAI, qui laissait entrevoir les prémices de Bing avec ChatGPT. Depuis l’arrivée du chatbot, Elon Musk se montre aussi très vocal à son encontre, et ne se prive jamais de le critiquer : il a d’ailleurs signé une lettre appelant à faire une pause de six mois dans les recherches sur l’intelligence artificielle. Il trouve également ChatGPT trop « woke » et estime que les intelligences artificielles ne devraient pas être « politiquement correctes », et a donc indiqué qu’il allait lancer sa propre IA, « Truth GPT ».

Pourquoi le milliardaire insiste-t-il maintenant pour rappeler qu’il a fait partie des débuts d’OpenAI, après l’avoir tant critiqué et avoir cherché à s’en éloigner ? Comme d’habitude avec Elon Musk, il n’y a pas de réponses claires, mais on se doute que c’est pour faire parler de lui. Encore et toujours.

Si les travaux d’OpenAI vous obsèdent autant qu’Elon Musk, découvrez notre nouvelle newsletter gratuite consacrée à l’IA, Artificielles. Son contenu est écrit par ChatGPT et vérifié par Numerama chaque semaine.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !