Un designer américain a eu une drôle d’idée : demander à GPT-4 comment faire fortune avec un budget de départ de 100 dollars, et suivre ses recommandations. Où pourrait mener son expérience ?

Qui n’a jamais rêvé de devenir riche sans avoir à faire grand-chose ? Jackson Greathouse Fall, un designer américain, a en tout cas décidé de tenter de faire fortune avec un moyen original : en demandant de l’aide à GPT-4. La nouvelle version de l’intelligence artificielle, développée par Open AI, est censée être plus puissante que son prédécesseur, GPT-3, utilisé pour ChatGPT. Sur Twitter, Jackson a commencé à raconter son expérience avec l’IA, le 15 mars 2023.

« J’ai donné un budget de 100 dollars à GPT-4 et je lui ai dit de faire autant d’argent que possible avec ça. Je fais la liaison, et j’achète tout ce qu’il me dit. Pensez-vous qu’il sera capable de faire des investissements intelligents et de construire un business en ligne ? », écrit Jackson sur le réseau social. Deux jours après le début de son expérimentation, les idées de GPT-4, et surtout, le développement de l’entreprise, sont impressionnants.

Pour faire fortune selon GPT-4, il faut investir dans des produits écologiques

Les conditions avancées par Jackson sont simples : il faut que l’IA arrive à générer autant d’argent que possible, le plus rapidement possible, avec un apport initial de 100 dollars. Il n’a pas le droit de faire quoi que ce soit d’illégal, et il ne doit pas faire de travail manuel. Quelle est donc l’idée de GPT-4 (ou HustleGPT, comme l’a surnommé Jackson) pour faire fortune ?

Le plan est simple : « faire un site de e-commerce affilié et spécialisé dans les produits éco-friendly », résume Jackson. GPT-4 lui propose même des noms de domaines correspondants au business plan, et fait acheter « GreenGadgetGuru.com » à son assistant humain. Le logo du site est généré par Dall-E, avec un prompt fourni par GPT, et l’IA conseille même des éléments de mise en page du site. Leur slogan ? « Go Green with GreenGadgetGuru », soit « devenez écolo avec GreenGadgetGuru ».

Le site de GreenGadgetGuru // Source : GreenGadgetGuru
Le site de GreenGadgetGuru. // Source : URL

L’étape d’après consiste à ajouter du contenu sur le site. Le premier article est choisi par GPT-4 : « les 10 gadgets de cuisines éco-friendly indispensables pour une cuisine durable ». La photo de couverture de l’article est réalisée par Midjourney, et le contenu en lui-même est écrit par GPT. L’IA cite d’ailleurs de véritables produits, s’étonne Jackson, comme des tupperwares en verre réutilisables d’une marque particulière ou encore des pailles en métal.

Une entreprise déjà valorisée à 25 000 dollars

Après le site, vient le temps de la publicité. Sur ordre de GPT-4, Jackson dépense 40 dollars en publicités sur Facebook et Instagram, et l’IA décide également de sponsoriser un tweet dans les jours suivants.

Pour l’instant, le résultat est impressionnant. Le site de GreenGadgetGuru est professionnel, et il serait difficile à première vue de croire qu’il aurait été créé par une IA. Il reste cependant un problème de taille : aucun des boutons du site marche, et il est impossible d’accéder à l’article, a pu remarquer Numerama.

Mais, cela n’est pas un problème : bien qu’il n’y ait pas encore eu d’achats, la valeur de l’entreprise construite par Jackson et GPT-4 a d’ores et déjà bondi. Les messages postés par Jackson sur Twitter ont attiré un grand nombre de personnes, dont des investisseurs. Plusieurs personnes ont rajouté des centaines de dollars à l’apport initial, multipliant par 10 les fonds de l’entreprise. Après une journée seulement d’existence, GreenGadgetGuru a désormais 1 378,84 dollars à sa disposition. Un investisseur a même acheté 2 % des parts de l’entreprise pour 500 dollars, la valorisant à 25 000 dollars alors qu’aucune vente n’a été complétée.

Il n’y a pas d’autres informations disponibles pour l’instant sur GreenGadgetGuru, mais nous actualiserons cet article de manière régulière avec la suite des aventures entrepreneuriales de Jackson et de GPT-4. Le développement de leur entreprise souligne néanmoins la nature extrême du capitalisme tel qu’on le connait aujourd’hui : la valorisation du site n’a été permise que grâce à l’engouement impressionnant de la part d’un public certainement déjà fortuné, et souhaitant le devenir encore plus.

Il s’agit d’un mécanisme semblable à ce que la Silicon Valley et les fonds de capital-risque font déjà depuis plusieurs années — et qui a créé des bulles spéculatrices et mené à la ruine des banques. GPT-4 n’a rien inventé, et ne fait que répéter les techniques déjà bien éculées du passé.


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