Le régulateur des télécoms français signale que les internautes en France sont parmi ceux qui utilisent le plus l’IPv6 dans le monde.

De la huitième à la troisième place : voilà la progression spectaculaire que vient de connaître la France dans le classement des pays ayant le plus d’internautes utilisant l’IPv6. Ce nouveau top a été partagé le 6 décembre par l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep). Les deux pays qui se trouvent devant sont l’Inde et la Malaisie.

Les données de l’Arcep proviennent d’une synthèse de quatre sources : Google, Facebook, Akamai (un prestataire majeur pour divers services sur le web) et l’Apnic (le registre régional d’adresses IP pour la zone Asie-Pacifique). La France atteint un taux d’adoption de l’IPv6 de 58,27 %, avec un bond de 13 points en l’espace d’un an.

Arcep IPv6
L’Arcep pousse depuis des années le secteur des télécoms à basculer dans l’ère de l’IPv6, pour éviter la pénurie d’adresses en IPv4. // Source : Arcep

L’Inde a dépassé de son côté la barre des deux internautes sur trois en IPv6 (67,76 %) et la Malaisie est à 60,93 %. Le reste du top 10 est complété par l’Allemagne, la Belgique, l’Arabie saoudite, la Grèce, les États-Unis, Le Vietnam et Israël, qui ont tous dépassé au moins la barre des 50 %. Le pays situé en dernière position de ce top est la Syrie, avec 0,47 %.

Top 10 des paysDegré d’adoption IPv6
Inde67,76 %
Malaisie60,93 %
France58,27 %
Allemagne57,57 %
Belgique57,53 %
Arabie saoudite57,29 %
Grèce56,92 %
États-Unis52,31 %
Vietnam51,27 %
Israël50,03 %

L’IPv6 et ses 340 sextillions d’adresses

Tout cela est formidable, mais cela n’explique pas ce qu’est une adresse IPv6. En fait, il s’agit d’un système d’adresses qui sert à contacter toutes les machines qui se connectent à un réseau informatique — en l’espèce, Internet. Depuis des années, ce système reposait sur une version appelée IPv4, capable de proposer environ 4,3 milliards d’adresses.

À l’époque, on pouvait se dire qu’un tel volume serait suffisant pour couvrir tous les besoins. Mais c’était sans compter l’explosion de l’informatique personnelle, des smartphones et de tous les accessoires connectés — l’Internet des objets n’en est à qu’à ses débuts. Aujourd’hui, l’IPv4 est à bout de souffle : ce format ne suffit plus à fournir une adresse pour chaque appareil en circulation.

L’IPv6 offre une réponse que l’on peut certainement qualifier de définitive, puisque ce format permet de générer 340 sextillions d’adresses. Un nombre qui s’écrit avec un 1 suivi de 37 zéros est un sextillion. C’est beaucoup. En comparaison, on pense que l’Univers visible ne compte « que » 200 trilliards d’étoiles – c’est le nombre 200 suivi de 21 zéros.


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