SpaceX a procédé début mai à une douzième mission avec la même fusée Falcon 9. Un record déjà obtenu en mars, mais qui a été réitéré en mai.

C’est un record pour SpaceX. Le premier étage d’une fusée Falcon 9 a été utilisé pour la douzième fois le 6 mai 2022. Le vol survenu au début du mois consistait à transporter une grappe de 53 satellites Starlink, toujours dans l’optique d’étoffer le réseau de l’entreprise en orbite autour de la Terre. La mission a été couronnée de succès.

Avant ce vol, le premier étage de la fusée Falcon 9 avait déjà servi à 6 reprises pour des missions Starlink, mais aussi aux mission Crew Demo-2, Anasis-II, CRS-21, Transporter-1 et Transporter-3. Crew Demo-2 s’avère sans doute la mission la plus remarquable de toutes, car il s’agissait de la toute première tentative de transport d’un équipage vers l’ISS.

Un pari technologique qui inspire l’Europe

S’il s’agit d’un record pour SpaceX, ce n’est pas encore un record absolu : en effet, la réussite du vol du 6 mai offre à ce premier étage l’occasion d’atteindre le même nombre de missions qu’un autre premier étage, qui a lui aussi atteint les douze vols, dès le mois de mars 2022. En somme, SpaceX se retrouve avec deux segments qui ont chacun été opérés à douze reprises.

Ce record à douze rotations pour un même premier étage ne devrait pas durer bien longtemps. SpaceX souhaite que ces structures puissent servir des dizaines de fois avant d’être envoyées à la retraite. Il faut mesurer le chemin accompli par le groupe : ce n’est qu’en 2014 que l’entreprise américaine a réussi pour la première fois à récupérer intact le premier étage d’une Falcon 9.

Falcon 9 Transporter-3 SpaceX
Le décollage de la mission Transporter-3. // Source : SpaceX

La première fois, d’ailleurs, c’était sur une barge déployée au large des côtes américaines. Puis vint le temps de la récupération sur un pas de tir, dans les terres. Et enfin en 2017, nouvelle étape décisive de franchie : celle de la réutilisation de cet étage. Ce faisant, SpaceX a atteint son but d’avoir un engin récupérable et en partie réutilisable, avec peu de maintenance entre chaque tir.

Indéniablement, SpaceX a eu du flair avec son lanceur — qui s’avère en plus assez modulaire, puisque sa version lourde, le Falcon Heavy, consiste en fait à ajouter deux premiers étages de lanceur Falcon 9 autour d’un troisième, qui feront office de boosters latéraux. Son pari technologique est remporté, en lui évitant au passage des coûts d’exploitation trop importants.

D’ailleurs, cette approche est désormais considérée avec beaucoup plus de sérieux par la concurrence. Si Ariane 5 n’est pas réutilisable, tandis qu’Ariane 6 ne le sera pas non plus, la prochaine génération (Ariane Next) a des chances de l’être. Des efforts sont déjà engagés en Europe pour rattraper SpaceX, avec les programmes Callisto et Themis. Mais cela prendra des années.

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