Le vaccin contre le covid sera ouvert aux enfants les plus fragiles dès le 15 décembre 2021. La dose administrée aux 5-11 ans représente un tiers de celle pour adultes.

Dès le 15 décembre 2021, 360 000 enfants seront concernés, en France, par la vaccination contre le covid. Dans un avis rendu récemment, la Haute autorité de santé (HAS) recommandait l’ouverture du vaccin de Pfizer à tous les enfants de 5-11 ans « qui présentent un risque de faire une forme grave de la maladie et de décéder et pour ceux vivant dans l’entourage de personnes immunodéprimées ou vulnérables non protégées par la vaccination. »

S’il y a relativement peu de formes symptomatiques de la maladie dans cette classe d’âge, par rapport aux groupes adultes, le taux d’incidence a bondi ces dernières semaines. Raison pour laquelle le protocole sanitaire dans les écoles a été renforcé. Comme la vaccination a déjà été ouverte aux 12-17 ans, la HAS constate que « la classe d’âge des 6 à 11 ans est désormais celle, parmi les enfants scolarisés, qui enregistre le taux d’incidence le plus élevé. »

Les premières livraisons des doses de vaccin dédiées à cette population d’enfants arrivent dès ce 13 décembre, avant l’ouverture des premiers rendez-vous au 15 décembre. Conformément à la recommandation de la HAS, il s’agit exclusivement du vaccin de Pfizer (le Comirnaty).

À quel point est-il différent, dans sa formule, que celui pour les adultes ?

Pour les enfants, un vaccin à plus faible dilution

Lors de sa prise de parole du 6 décembre, le ministre de la Santé Olivier Véran évoquait une « dilution adaptée pour les enfants ». Et effectivement, la formule de Pfizer pour les 6-11 ans relève d’un dosage bien plus faible que pour les adultes. Concrètement, cela signifie que la dose administrée est plus petite et davantage diluée. Pour les enfants, une dose représente 0.2 mL contenant 10 µg, contre une dose de 0.3 mL contenant 30 µg pour les adultes. Le dosage est réduit au tiers.

Les enfants reçoivent une dose plus faible de vaccin contre le covid. // Source : Wikimedia/CC/SELF Magazine (photo recadrée)
Les enfants reçoivent une dose plus faible de vaccin contre le covid. // Source : Wikimedia/CC/SELF Magazine (photo recadrée)

Dans un rapport daté du 25 novembre 2021, l’Agence européenne des médicaments se penchait sur le vaccin des 6-11 ans en relevant « (…) La réponse immunitaire à Comirnaty administré à une dose plus faible (10 µg) dans ce groupe d’âge était comparable à celle observée avec la dose plus élevée (30 µg) chez les 16 à 25 ans (mesurée par le taux d’anticorps contre le SARS-CoV-2) ».

Le rapport fait référence à une large étude publiée en novembre dans The New England Journal of Medecine, qui en arrivait à la conclusion qu’« un schéma de vaccination Covid-19 consistant en deux doses de 10-μg de BNT162b2 [le vaccin de Pfizer] administrées à 21 jours d’intervalle s’est révélé sûr, immunogène et efficace chez les enfants âgés de 5 à 11 ans.»

Du reste, la formule de vaccin ARNm administrée aux enfants est exactement la même. Le schéma d’injection sera par ailleurs, lui aussi, parallèle à celui des adultes : deux doses espacées d’environ trois semaines (21 jours).

Les effets secondaires qui sont à relever sont eux aussi très similaires. Cela signifie qu’ils n’ont pas de gravité particulière. Comme le relève l’Agence européenne des médicaments, « les effets secondaires les plus fréquents chez les enfants de 5 à 11 ans sont similaires à ceux des personnes de 12 ans et plus ». Cela comprend « la douleur au point d’injection, la fatigue, les maux de tête, la rougeur et le gonflement au point d’injection », ainsi que « les douleurs musculaires et les frissons » qui ressemblent à un bref état grippal. Ces effets sont de légers à modérés et ne durent que quelques jours, comme chez l’adulte.

L’ouverture à tous les enfants de 5-11 ans, en plus des plus fragiles, est envisagée pour la fin de l’année. Olivier Véran avait annoncé attendre l’avis des autorités sanitaires sur le sujet. « Nous organisons toute la logistique pour être prêt (…) si nous avons les feux verts », indiquait récemment le ministre. Un accès en centre de vaccination est alors envisagé d’ici le 20 décembre, et en médecine de ville pour le 27 décembre, si les feux s’avèrent effectivement au vert.

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