En cette mi-mai 2021, bientôt 20 millions de personnes en France auront reçu une première dose d’un vaccin contre le coronavirus SARS-CoV-2. Il existe quatre vaccins validés en France : Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Janssen. Ces deux derniers sont réservés aux plus de 55 ans.
Comme d’autres vaccins, ils viennent tous avec leur petit lot d’effets secondaires, qui s’avèrent parfaitement normaux et prévisibles. Dans la majorité écrasante des cas, ces effets sont bénins. Ils ne durent que quelques jours maximum. Dans ses derniers rapports de pharmacovigilance, mis à jour fin avril 2021, l’Agence nationale de sécurité du médicament résume les effets secondaires ainsi :
- Pfizer : « La majorité des effets indésirables sont attendus et non graves. »
- Moderna : « Un grand nombre de cas concerne des réactions retardées locales non graves. »
- AstraZeneca : « La grande majorité de ces cas concerne des syndromes pseudogrippaux, souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures, céphalées). »
L’intensité et la durée des effets peuvent varier d’une personne à l’autre. Pendant les essais cliniques, le vaccin de Pfizer ne déclenchait des effets secondaires notables que dans un quart des cas. Par ailleurs, de nombreuses personnes vaccinées, et de médecins, ont relevé que d’une dose à l’autre, les effets secondaires peuvent varier d’intensité. C’est notamment le cas pour Pfizer : les effets secondaires semblent plus forts après la deuxième dose.
Comment expliquer l’existence d’effets secondaires ? Pourquoi peuvent-ils être plus élevés après une deuxième injection ?
Le système immunitaire est stimulé
Au-delà d’une petite douleur sur le site d’injection (conséquence sans danger de la piqure), avoir de la fièvre ou encore des crampes musculaires sont simplement le signe que votre système immunitaire répond au vaccin. C’est normal, et l’on retrouve ces mêmes conséquences temporaires dans le vaccin contre la grippe, entre autres. Cela provient du processus même de vaccination : il faut entraîner le système immunitaire à repérer le virus et à le combattre rapidement. Le corps doit donc mobiliser les anticorps comme si vous étiez malade, à ceci près que l’agent infectieux est nouveau pour l’organisme. On peut le voir comme une sorte de simulation préparatoire.
Cet entrainement repose notamment sur la « protéine Spike » du coronavirus : c’est par elle que le coronavirus s’accroche à nos cellules pour infecter l’organisme. Pour empêcher une vraie infection, il faut que le corps puisse reconnaitre immédiatement cette protéine. Dans le cas d’un vaccin à vecteur viral (AstraZeneca, Janssen), on insère la protéine du coronavirus dans un virus inoffensif pour l’être humain, afin que le corps réagisse comme s’il était attaqué par le coronavirus, sans que ce soit réellement lui. Pour un vaccin à ARN messager, il s’agit plus simplement encore de laisser nos cellules produire elles-mêmes la protéine Spike, là encore pour que le corps réagisse comme s’il était attaqué par le coronavirus.
Dans ces deux situations, le système immunitaire de notre corps est stimulé : il se comporte comme s’il y avait vraiment une infection. Il ordonne au corps d’agir en ce sens, ce qui implique notamment de faire montrer la température (comme lorsque vous avez la grippe, par exemple) pour participer à détruire ce qu’il prend pour un agent infectieux. Cet entraînement permettra au système immunitaire de contrecarrer le véritable agent infectieux s’il se présente plus tard.
Nos organismes sont tous différents et la façon dont le système immunitaire réagit peut varier. Pour cette raison, il se peut que des personnes ne ressentent quasiment aucun effet secondaire, tandis que d’autres se sentent comme très grippés pendant deux jours. « Les effets secondaires courants et légers ou modérés sont une bonne chose : ils nous montrent que le vaccin fonctionne. L’absence d’effets secondaires ne signifie pas que le vaccin est inefficace. Cela signifie que chaque personne réagit différemment », rappelle l’Organisation mondiale de la santé.
Quant aux cas de thromboses reliées à AstraZeneca ou Janssen, ce sont des événements extrêmement rares. Les vaccins actuellement validés sont sûrs et efficaces.
Pourquoi la 2e dose est-elle parfois plus intense ?
La 2e dose, notamment pour Pfizer, peut déclencher des effets secondaires plus forts. « Les effets secondaires après votre deuxième injection peuvent être plus intenses que ceux que vous avez ressentis après votre première injection », confirme le CDC sur son site.
L’explication est la même que pour la première dose (votre système immunitaire construit une protection en réagissant comme si vous étiez infectés), le phénomène est simplement exacerbé.
Après la première injection, votre corps découvre pour la première fois la protéine Spike, alors il construit doucement sa réponse immunitaire. Lors de la deuxième injection, le corps est déjà partiellement prêt, le système immunitaire est sur les starting-blocks, donc il déclenche sa réponse plus rapidement et plus intensément. La première dose est une sorte de BAC blanc pour les anticorps, quand la deuxième relève de l’examen final — autant que celui-ci est nécessaire pour avoir le diplôme, la deuxième dose est nécessaire pour que le corps ait développé pleinement sa protection.
Là encore, toutefois, l’intensité et l’étendue des effets secondaires après la 2e dose pourront varier d’une personne à l’autre. Rappelons enfin que, si les effets secondaires persistent ou deviennent particulièrement lourds, il faut lors prévenir votre médecin.
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