Voici le « parcours patients » pour l’étape 1 de la stratégie vaccinale de la France, actuellement prévue pour s’enclencher en janvier 2021.

Les entreprises pharmaceutiques Pfizer et Moderna ayant bouclé leurs essais cliniques de phase 3, la mise en place des stratégies vaccinales commence à s’accélérer dans le monde. Le vaccin de Pfizer a été autorisé au Royaume-Uni, et cela devrait être le cas courant décembre en France et en Europe. Le gouvernement français a donné une conférence, le 3 décembre 2020, pour présenter les premières grandes lignes de la stratégie vaccinale.

Parmi les sujets abordés, certains points concernent déjà le fonctionnement pratique de la campagne de vaccination : prix, calendrier, mais aussi le « parcours » suivi par les patients. Voici ce qu’on sait aujourd’hui sur ce parcours.

Avant l’injection

Côté calendrier, les premières personnes concernées (étape 1), dès janvier 2021, seront les personnes âgées logées en maisons de retraite, EHPAD et hôpitaux, ainsi que le personnel soignant de ces établissements, et le personnel médico-social à risques. Puis, dès février 2021 (étape 2), 14 millions de personnes pourront être à leur tour vaccinées, à savoir les autres soignants ainsi que celles et ceux présentant un facteur de risque (lié à l’âge ou une pathologie). Au printemps, ensuite, la vaccination s’ouvrira progressivement au reste de la population (étape 3).

Le gouvernement a rappelé lors de la conférence de presse du 3 décembre que le vaccin ne sera pas obligatoire, et gratuit.

Le « parcours patient » actuellement envisagé concerne l’étape 1 de la campagne. Dans un premier temps, et avant la moindre injection, les personnes à qui la vaccination est ouverte se verront proposer une consultation médicale :

  • pour être informées sur le vaccin ;
  • pour évaluer la présence de contre-indications éventuelles et autres particularités ;
  • puis pour recueillir leur libre consentement à l’issue du rendez-vous.

Cela se fera le plus probablement avec le médecin traitant, d’après les déclarations du Premier ministre Jean Castex. Une fois cette étape achevée, et si le patient accepte le vaccin, alors la deuxième partie du processus démarre.

Après la première injection, le suivi médical s’enclenche

L’injection des vaccins basés sur l’ARN messager — de Pfizer et Moderna, qui seront les premiers en circulation si l’autorisation est confirmée — se fera dans le haut du bras. Ces vaccins nécessitent deux doses, c’est-à-dire que l’injection doit être répétée après un certain temps. Olivier Véran a indiqué que pour celui de Pfizer/BioNTech, la deuxième injection aura lieu 21 jours après la première, avec une marge de manœuvre de 2-3 jours.

La stratégie vaccinale en France // Source : YouTube/Gouvernement

La stratégie vaccinale en France

Source : YouTube/Gouvernement

Les injections pourront être réalisées par des infirmiers, ou bien par des médecins généralistes, mais en tout cas sous la supervision, si besoin, du médecin traitant. Le Premier ministre a indiqué qu’il souhaitait que chacun et chacune puisse choisir de faire reposer sa vaccination sur un professionnel de santé proche de chez soi et avec qui un lien de confiance est noué. Les services de santé du travail pourront également participer si la nécessité se présente, par une ordonnance valable jusqu’au 16 avril 2021.

Dès la première injection, un suivi médical va s’enclencher. Alain Fischer, immunologue qui incarne désormais la stratégie vaccinale française, a précisé que toutes les personnes vaccinées se verront porter une attention « très fine » de la part de leur médecin. Cela signifie que les moindres effets secondaires, même bénins de prime abord, seront rapportés et surveillés.

Qu’est-ce que la pharmacovigilance ?

Le ministre de la Santé a de son côté insisté sur une pharmacovigilance renforcée. Ce processus concerne n’importe quel médicament ou vaccin nouvellement mis sur le marché, et même bien après. Ce processus permet que tous les personnels de santé puissent faire remonter aux autorités sanitaires le moindre effet indésirable — il s’agit même d’une obligation inscrite dans le Code de la santé publique. La Haute Autorité de Santé pourra faire évoluer ses recommandations en fonction de ce suivi nationalisé.


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