Pendant le confinement, les ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa continuent de guider le rover Curiosity. Ils s’organisent en télétravail pour que la mission martienne se poursuive.

Les missions de nombreuses entreprises sont désormais accomplies en télétravail, en raison de l’épidémie de coronavirus, et la Nasa ne fait pas exception. Les équipes qui s’occupent de Curiosity sur Mars continuent de mener les opérations depuis leur domicile, a expliqué l’agence spatiale le 14 avril 2020.

Depuis le 20 mars, aucun membre de l’équipe n’est plus présent au Jet Propulsion Laboratory (JPL) à Pasadena (Californie), le centre de recherche spatiale de la Nasa qui développe de nombreuses missions d’exploration du système solaire, comme celle du rover Curiosity. Pour la première fois, la mission est opérée alors que l’équipe responsable ne peut pas travailler depuis un seul et même endroit.

Une version Lego du rover Curiosity. // Source : Flickr/CC/Stephen Pakbaz (photo recadrée)

Une version Lego du rover Curiosity.

Source : Flickr/CC/Stephen Pakbaz (photo recadrée)

Tout semble bien se passer, puisque la Nasa indique que Curiosity a exécuté, deux jours plus tard, les commandes qui lui avaient été envoyées depuis la Terre. Le rover s’est mis à creuser pour récupérer un échantillon de roche sur un site baptisé « Édimbourg ».

Comment s’organise le télétravail de la Nasa ?

Il a fallu réaliser quelques ajustements avant que l’équipe puisse continuer à guider Curiosity en télétravail. Les ingénieurs ont par exemple besoin d’images en trois dimensions de la planète Mars, qu’ils ou elles étudient à l’aide de lunettes un peu particulières. Ces lunettes sont capables d’alterner très vite entre les vues de l’œil gauche et celles de l’œil droit, afin de donner un bon aperçu du paysage martien. Ainsi, pour continuer à voir ces images, les ingénieurs ont opté pour de simples lunettes 3D, avec un verre rouge et un verre bleu.

Par ailleurs, les scientifiques de la Nasa ne peuvent, comme beaucoup d’autres télétravailleurs, se passer des visioconférences. Chaque nouvelle commande envoyée à Curiosity est une décision qui engage des centaines de scientifiques. Comment sont organisés les échanges ? « Nous sommes habituellement tous dans une pièce [ndlr : une même visioconférence], en train de partager des écrans, des images et données. Les gens parlent en petits groupes et les uns avec les autres de l’autre côté de la pièce », décrit Alicia Allbaugh, ingénieure système au sein du Jet Propulsion Laboratory. La Nasa précise qu’ « en moyenne, la planification de chaque jour prend une ou deux heures de plus que d’habitude ».

Pour que la communication se fasse dans les meilleurs conditions possibles, Carrie Bridge, à la tête des opérations scientifiques du rover Curiosity, explique surveiller en même temps près de 15 discussions en ligne différentes. « Vous jonglez un peu plus que vous ne le feriez habituellement », résume-t-elle, tout en ajoutant qu’elle « continue [sa] routine normale, mais virtuellement ».

Ainsi, la mission de Curiosity peut continuer sur Mars. Des mises à jour sont d’ailleurs régulièrement publiées sur le site de la mission. Le week-end dernier, le rover s’est par exemple trouvé une parcelle de sable, d’où il a pu mener diverses observations.


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