Le rover Mars 2020 doit se poser sur le cratère Jezero. Ce site d’atterrissage a été choisi avec soin. Deux équipes de scientifiques montrent que la zone est encore plus prometteuse que prévu.

Le cratère Jezero, sur lequel le rover Mars 2020 doit se poser à la surface de la planète rouge, est plus prometteur que prévu. Deux études scientifiques, repérées par Gizmodo, montrent que le site d’atterrissage choisi pour la mission est une cible idéale. Les études ont étés publiées dans la revue Icarus le 11 novembre 2019 et dans Geophysical Research Letters le 6 novembre.

L’article publié dans Icarus indique que le cratère pourrait abriter des carbonates, c’est-à-dire des minéraux, que le rover pourrait détecter. « Le cratère de Jezero peut contenir un enregistrement unique de l’évolution des environnements de surface, des climats et de l’habitabilité de Mars jeune », écrivent les auteurs. L’autre étude mentionne la présence de silice hydratée dans ce même cratère. Or, on sait déjà que la silice peut « préserver les microfossiles sur Terre et peut donc héberger des biosignatures potentielles sur Mars », mentionnent les chercheurs dans Geophysical Research Letters.

Le rover Mars 2020 doit être lancé dans l’espace en juillet 2020, dans 246 jours précisément. Le rover doit atterrir sur Mars en février 2021, pour une mission qui durera au moins une année martienne (environ 687 jours terrestres). Comme l’explique l’agence spatiale américaine sur son site consacré à la mission, l’objectif est de rechercher des traces de vie microbienne. C’est pourquoi le rover va explorer une zone que les scientifiques soupçonnent d’avoir été habitable. Le choix s’est porté sur le cratère d’impact Jezero.

Pourquoi la silice et les carbonates sont intéressants

La présence des carbonates n’avait pas été mise en lien avec une activité passée de la zone. Il semble que le cratère Jezero ait autrefois été une région riche en eau, sous forme liquide. « Les anciens carbonates sur Mars sont une cible majeure pour les futures enquêtes sur place et pour le retour éventuel d’échantillons », notent les scientifiques dans Icarus. La présence de carbonates dans une zone humide pourrait favoriser la conservation de biosignatures.

Concernant la silice qui a été détectée, les auteurs expliquent que « la probabilité qu'[elle] héberge des biosignatures dépend fortement des conditions géochimiques de son environnement de formation ». Les scientifiques envisagent plusieurs scénarios pour expliquer sa présence. Ils espèrent que l’envoi du rover Mars 2020 permettra de mieux comprendre l’origine de la silice et ainsi, d’ « évaluer sa probabilité de préserver des biosignatures avec davantage de confiance, de précision et d’exactitude ».

Les sédiments contenant de l'argile et des carbonates, dans le cratère Jezero. // Source : NASA/JPL-Caltech/MSSS/JHU-APL

Les sédiments contenant de l'argile et des carbonates, dans le cratère Jezero.

Source : NASA/JPL-Caltech/MSSS/JHU-APL

Une histoire géologique bien plus complexe

La détection de la silice et des carbonates dans le cratère a été rendue possible grâce aux images de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), installée en orbite autour de la planète rouge en 2006. C’est l’instrument CRISM (pour « Compact Reconnaissance Imaging Spectrometers for Mars »), un spectromètre qui permet d’étudier la minéralogie à la surface de Mars, qui a fourni les images qui ont été analysées par les deux équipes de scientifiques.

« L’histoire géologique du bassin pourrait être beaucoup plus complexe que prévu », affirment les auteurs de l’étude portant sur les carbonates. Le rover Mars 2020 aura la lourde tâche d’explorer ce cratère qui a été judicieusement sélectionné comme site d’atterrissage. On peut espérer qu’une fois sur place, le robot aura plus de facilité qu’InSight à réaliser sa mission : l’atterrisseur a encore des ennuis sur Mars avec sa sonde thermique.

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