Notre eau vient peut-être bien des comètes, finalement. Des scientifiques ont étudié les comètes hyperactives, grâce au passage de Wirtanen. Leur analyse relance le débat sur l’origine de l’eau terrestre.

L’eau aurait bien été apportée sur Terre par des comètes. Une équipe de scientifiques, incluant des membres de l’Observatoire de Paris, ont relancé le débat sur l’origine de l’eau terrestre dans la revue Astronomy & Astrophysics le 20 mai 2019.

Avec leur noyau glacé, les comètes intéressent les scientifiques depuis longtemps pour comprendre d’où vient l’eau sur Terre. Les analyses réalisées montraient cependant que l’eau de ces astres ne ressemblait pas à celle de nos océans, rappelle le CNRS dans un communiqué. L’idée que « les comètes n’ont contribué qu’à une relativement petite fraction de l’eau terrestre » paraissait évidente, écrivent les chercheurs. Leur étude vient balayer cette certitude.

L'eau des océans aurait pu être apportée par des comètes. // Source : Pixabay (photo recadrée)

L'eau des océans aurait pu être apportée par des comètes.

Source : Pixabay (photo recadrée)

Pourquoi pense-t-on que l’eau a été apportée sur Terre par un élément extérieur ? « La température de la zone où s’est formée la planète Terre était trop élevée pour que la glace survive », rappellent les scientifiques. L’eau présente actuellement sur la planète aurait été apportée après, probablement par des comètes ou des astéroïdes.

Que change l’étude des comètes hyperactives ?

Pour savoir si les comètes ont pu apporter l’eau sur Terre, on peut étudier le rapport deutérium sur hydrogène, noté « D/H ». Comme l’explique le CNRS, le deutérium est « une forme d’hydrogène plus lourd ». Il a été produit lors du Big Bang. Lorsqu’une comète s’approche du Soleil, la vapeur d’eau qu’elle dégage permet d’étudier ces rapports D/H. Jusqu’à aujourd’hui, ces mesures permettaient de dire que les comètes n’ont apporté que 10 % de l’eau terrestre.

La nouvelle étude change la donne en considérant le cas des comètes hyperactives. Elles doivent leur nom au fait qu’elles rejettent plus de molécules d’eau que ce à quoi l’on pourrait s’attendre, compte tenu de la surface de leur noyau. Ces molécules viennent de particules glacées dans leur atmosphère. Plus la comète est hyperactive, plus son D/H baisse et devient proche du D/H terrestre, affirment les auteurs.

La comète Wirtanen observée en décembre

C’est grâce à la comète Wirtanen que les scientifiques ont fait cette découverte. L’objet céleste est passé à proximité de la Terre en décembre 2018. À cette occasion, Wirtanen a été analysé à l’aide du télescope SOFIA, ou Observatoire stratosphérique pour l’astronomie infrarouge, installé à bord d’un avion Boeing. Les chercheurs ont constaté que cette comète hyperactive avait le même D/H que l’eau de la Terre.

Les chercheurs posent une autre hypothèse : elle concerne les autres comètes, dont le D/H n’est pas équivalent à celui de l’eau sur Terre (c’est-à-dire les comètes dont le gaz ne provient que de leur surface). Il serait possible que l’eau de leur noyau soit lui aussi semblable à l’eau terrestre. « Toutes les comètes doivent partager un même radio D/H semblable à celui de la Terre en eau, ce qui a de profondes implications pour le jeune système solaire et l’origine des océans terrestres », notent les scientifiques.

D’autres analyses de comètes hyperactives seront probablement nécessaires pour confirmer l’hypothèse que les comètes ont bien pu apporter l’eau présente sur la Terre.


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