Pendant 60 jours, des volontaires resteront allongés et tourneront régulièrement dans une centrifugeuse. En partenariat avec l’ESA, la Nasa lance une expérience pour étudier si la gravité artificielle pourrait aider les astronautes en mission.

« Se reposer pour la science  » : depuis le 25 mars 2019, des personnes se sont allongées pour 60 jours. Elles prennent part à une expérience organisée par la Nasa et l’ESA, pour mieux comprendre les effets de la gravité artificielle sur le corps humain dans l’espace. En échange, les participants recevront la somme de 16 500 euros.

L’expérience, baptisée AGBRESA (« Artificial Gravity Best Rest Study ») a lieu au Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique (German Aerospace Center, ou DLR) installé à Cologne. Le centre est équipé d’une centrifugeuse qui servira à créer la gravité artificielle. Les scientifiques envisagent en effet cette solution pour « prévenir les effets négatifs de l’apesanteur sur le corps humain ».

Si l’humanité souhaite un jour vivre sur Mars ou sur la Lune, il faudra en effet trouver des solutions contre l’atrophie des muscles ou des os des astronautes (une perte de masse qui peut se produire après une longue période d’immobilité).

Les volontaires vont tourner dans la centrifugeuse

Concrètement, que va-t-il se passer au cours de cette expérience ? Certains des participants allongés seront installés dans la centrifugeuse, qui réalisera une rotation chaque jour. Ce mouvement permettra de faire redescendre le sang de leur organisme vers le bas de leur corps. L’intensité de la rotation sera adaptée à chaque participant, notamment en fonction de sa taille. Les personnes qui n’auront pas été dans la centrifugeuse (un tiers des participants) permettront aux chercheurs pour dresser des comparaisons.

Toute la durée de l’expérience, ils devront rester couchés (y compris pour manger) afin de limiter leurs mouvements au maximum. « Les muscles, les tendons et le système squelettique seront moins sollicités », précise le Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique dans un communiqué.

La centrifugeuse en rotation. // Source : ESA

La centrifugeuse en rotation.

Source : ESA

Rester allongé pendant 60 jours ne sera probablement pas très reposant pour les volontaires de l’expérience. Chaque lit sera légèrement incliné de 6°, du côté de la tête des participants. Ils devront également faire attention à ce qu’au moins une de leurs épaule reste toujours en contact avec le matelas sur lequel ils seront allongés. Les chercheurs surveilleront étroitement leur métabolisme, leur système cardio-vasculaire et leurs performances cognitives.

Vous avez vous aussi envie de rester allongé 60 jours pour faire avancer la science (et gagner de l’argent) ? La Nasa et l’ESA renouvelleront leur étude en septembre prochain et recherchent actuellement des volontaires pour cette deuxième série de tests. De telles expériences sont fréquentes pour faire avancer la recherche spatiale : en 2017, le CNES avait aussi demandé à des volontaires de rester 60 jours alités pour étudier les effets de l’apesanteur sur le corps humain.

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