Une équipe de scientifiques a cherché un moyen de repérer plus vite la résistance des bactéries aux antibiotiques. Elle vient de concevoir un test qui les piège en surveillant leurs formes et mouvements.

Comment savoir rapidement si une bactérie va résister à un antibiotique ? Des chercheurs spécialisés dans la physique, la biologie, l’ingénierie et les mathématiques à l’université de York (Angleterre) ont trouvé un test pour piéger les bactéries. Il sert à identifier comment elles se comporteront face à ces substances censées les neutraliser.

Le 14 mars 2019, ils ont présenté leur recherche dans la revue Lab on a Chip. Leur technique ne met que quelques heures à repérer les spécimens d’une culture de bactéries qui résistent aux médicaments. Il faut habituellement entre 24 et 48 heures pour y parvenir, rappellent les auteurs.

Des tests de résistance aux antibiotiques. // Source : Wikimedia/CC/Dr Graham Beards (photo recadrée)

Des tests de résistance aux antibiotiques.

Source : Wikimedia/CC/Dr Graham Beards (photo recadrée)

Qu’est-ce qu’un piège hydrodynamique ?

Cette solution repose sur ce que les chercheurs appellent un « piège hydrodynamique ». Il permet de surveiller à la fois « la forme et les mouvements de centaines de bactéries uniques en même temps », comme l’explique l’université de York dans un communiqué. De cette façon, il devient possible de mieux suivre l’effet de l’antibiotique administré.

Pourquoi est-il nécessaire d’évaluer la résistance des bactéries aux antibiotiques ? « L’usage excessif, inapproprié, voir inutile, des antibiotiques a dramatiquement accéléré le développement de la résistance des bactéries », rappellent les auteurs de l’étude. Or, les tests actuellement réalisés pour estimer si un antibiotique va fonctionner sur une bactérie sont trop lents. Il faut pouvoir administrer le médicament correct avant que l’infection ne se développe trop.

« Nous voulions une méthode qui permette de prendre des décisions cliniques de manière plus rapide et pertinente. Ce qui signifiait trouver un moyen de piéger les bactéries individuelles et de tester plusieurs caractéristiques en une seule fois, plutôt que de faire pousser de grandes cultures dans une assiette », explique Giampaolo Pitruzzello, étudiant en physique à l’université de York et co-auteur de l’étude.

Pour créer ce test, les chercheurs ont utilisé deux souches de la bactérie E.coli, présente abondamment dans la flore intestinale des humains. Moins de deux heures après leur mise en culture, la résistance des bactéries à trois antibiotiques différents a pu être vérifiée.

Pour les chercheurs, la prochaine étape sera de tester leur découverte avec de véritables échantillons, prélevés sur des patients. Il sera alors possible d’envisager de rendre ce test utilisable à des fins médicales.

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