Entre 2003 et 2013, la calotte polaire du Groenland s’est mise à fondre de plus en plus vite. Le pays pourrait contribuer à l’élévation du niveau des mers si le réchauffement climatique se poursuit.

Les glaces du Groenland fondent de plus en plus rapidement. En 2003, le Groenland perdait 102 milliards de tonnes par an. Une décennie plus tard, il perdait 393 milliards de tonnes par an — soit presque 4 fois plus –, ont noté des chercheurs spécialistes des sciences de la Terre dans un article publié au sein de la revue PNAS le 22 janvier 2019.

Les chercheurs ont enregistré ces pertes au niveau de l’inlandsis du Groenland. Cette calotte polaire occupe 80 % du territoire du pays. Après l’inlandsis de l’Antarctique, c’est la deuxième plus grande masse de glace sur la Terre.

Les glaces du Groenland ont fondu plus vite en 10 ans. // Source : Max Pixel/CC0 (photo recadrée)

Les glaces du Groenland ont fondu plus vite en 10 ans.

Source : Max Pixel/CC0 (photo recadrée)

Le sud-ouest de la calotte particulièrement touché

La décennie étudiée par les scientifiques montre ainsi une « accélération soutenue » au cours de la décennie qu’ils ont étudiée. Les glaces ont fondu dans le nord-ouest et le sud-est de la calotte. Dans ces zones, les auteurs notent que des glaciers se sont déversés dans l’eau de la mer.

Cependant, l’accélération la plus importante a été constatée dans le sud-ouest du Groenland, « une région largement dépourvue de tels glaciers. » À ces endroits, les scientifiques expliquent le phénomène par les « changements de la température de l’air et le rayonnement solaire. »

La calotte du Groenland font rapidement. // Source : Pxhere/CC0 (photo recadrée)

La calotte du Groenland font rapidement.

Source : Pxhere/CC0 (photo recadrée)

Pour parvenir à ces conclusions, les auteurs ont utilisé les missions Gravity Recovery And Climate Experiment (GRACE), lancées en 2002 et 2018 par la Nasa et l’agence spatiale allemande. L’objectif est de mieux connaître la répartition des masses sur la planète, enregistrées grâce à deux satellites en orbite.

Ils ont également tenu compte d’un phénomène, l’oscillation nord-atlantique: elle est caractérisée par des changements de la pression au niveau de la mer dans l’Atlantique Nord. Cette variation de climat est mesurée en utilisant la différence de pression atmosphérique entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande.

Une stagnation brutale

La décennie étudiée s’achève sur une « pause » assez brutale des fontes, observée entre 2013 et 2014. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas eu de perte à cette période, insistent les auteurs : la masse totale de glaces perdues est estimée à 75 milliards de tonnes. Ils évoquent un été « anormal » au cours de l’année 2013, qui serait associé à cette stagnation.

La fonde de la calotte glaciaire du Groenland, ainsi que la pause qui a suivi, sont qualifiées de « sans précédentes » par les scientifiques. Plus largement, le Groenland risque de prendre une part de plus en plus active à la hausse du niveau des mers, si le réchauffement climatique se poursuit.

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