Dans les années 1970, la mission Viking a peut-être détruit de précieuses données sur Mars : un planétologue émet l’hypothèse que des échantillons de molécules organiques ont été brûlés par inadvertance.

Les découvertes du rover Curiosity, qui sonde la surface de Mars depuis six ans, ont récemment relancé la rumeur d’une vie possible sur la planète rouge. Le robot a notamment permis d’identifier des molécules organiques, contenant du carbone et de l’hydrogène, alimentant l’hypothèse selon laquelle la vie pourrait exister sur l’astre.

Or, Curiosity ne serait pas le premier explorateur de Mars à avoir découvert de la matière organique sur la planète. Le 10 juillet 2018, le NewScientist a fait observer qu’une ancienne mission de la Nasa aurait détruit, par accident, des traces de molécules organiques trouvées sur Mars. Ces preuves auraient été découvertes dans les années 1970, dans le cadre du programme Viking.

Des échantillons partis en fumée

À l’issue de cette mission, les enregistrement des sondes de Viking ont donné des résultats ambigus, amenant la communauté scientifique à conclure qu’aucune preuve de vie n’avait été identifiée. Or, le planétologue Christopher McKay, chercheur au sein de l’Ames Research Center, pense désormais avoir trouvé qu’une des sondes de Viking avait bien repéré des matières organiques. Cependant, la machine aurait brûlé, par inadvertance, les précieuses données récoltées…

Comme le note Business Insider, cette hypothèse est plausible. En effet, la mission Phoenix lancée en 2008 par la Nasa a permis de découvrir des perchlorates dans le sol martien, un composé toxique et hautement inflammable lorsqu’on le trouve sur Terre. Sur Mars, il ne devrait pas pouvoir s’enflammer de cette manière.

Or, le planétologue et son équipe évoquent l’hypothèse que l’atterrisseur des sondes Viking ait chauffé les échantillons du sol de Mars à 500 degrés. La présence du perchlorate dans le mélange a été fatale pour les molécules organiques, qui ont sans doute été détruites immédiatement en chauffant.

Christopher McKay et son équipe pensent, à l’aune de cette hypothèse, que les données enregistrées par Phoenix permettent d’éclaircir les ambiguïtés des résultats du programme Viking. En 2013, Curiosity a aussi identifié des molécules de chlorobenzème, constituée par la réaction du carbone avec le perchlorate.

Ces différentes informations laissent ainsi penser que la Nasa a peut-être effectivement perdu des données précieuses de la vie sur Mars par accident, il y a presque 50 ans.


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