Pour dénoncer la surveillance de la population par des algorithmes qui fouillent dans le contenu des communications à la recherche de mots clés, un artiste a mis au point une police d'écriture qui rend illisibles les mots interdits.

Voilà un projet artistique pour le moins étonnant, repéré par Wired. L'artiste Emil Kozole, qui partage son temps entre la Grande-Bretagne et la Slovénie, a créé une police d'écriture à l'effet aussi magique qu'effrayant. Baptisée "Seen", la police OpenType intègre une liste de 370 mots qui deviennent immédiatement censurés lorsqu'ils sont écrits par l'utilisateur. Le but est bien sûr de signaler les mots qui peuvent attirer l'attention des services de renseignement, pour aider à la protection de la vie privée.

La liste de mots est en effet celle que le Département de la sécurité intérieure américain utiliserait pour identifier des correspondances suspectes, susceptibles de démontrer un danger de toute nature : attentat terroriste, menace bactériologique, cyber-attaque… La liste avait été intégrée en 2011 à un document interne dédié aux analystes des services de renseignement américains. Elle est toutefois très simpliste et certainement loin de refléter le degré de sophistication des algorithmes mis en place par la NSA.

On y trouve ainsi des termes comme "explosion", "otage",  "radioactif", "jihad", "virus", "cartel de drogue", "botnet", "rootkit" ou "malware", mais aussi des mots du vocabulaire courant comme "porc", "réponse", "prévention", "nuage", ou "agriculture". C'est la combinaison des termes dans un même document qui peut alerter les services.

Lorsque l'on installe la police Seen, reconnue dans les navigateurs et dans tous les logiciels utilisant des polices OpenType, chaque mot que l'on rédige qui figure dans la liste est immédiatement remplacé par un caviardage, comme le montre l'image ci-dessous.

Si vous souhaitez tester sans avoir à l'installer, vous pouvez utiliser le site officiel et y écrire ce que vous voulez, la police étant préchargée par la page web.

 

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