Une équipe de chercheurs a mené une étude sur l’Antechinus, un petit marsupial australien, pour comprendre pourquoi l’animal décède après une période sexuelle intense.

Des chercheurs australiens se sont penchés sur le rythme sexuel de l’antechinus, un marsupial australien de la taille d’une souris. À peu près tous les ans, au mois d’août, les mâles entrent dans une frénésie sexuelle de trois semaines au cours de laquelle ils s’accouplent avec toutes les femelles qu’ils peuvent, puis meurent en masse.

Source : GARY CRANITCH, QUEENSLAND MUSEUM
Un antechinus. Source : Gary Cranitch / Queensland Museum

« C’est une période très courte et très intense », explique la zoologiste Erika Zaid de l’université La Trobe de Melbourne au média Nature.

Les chercheurs ont publié leur étude sur le suivi de l’animal le 25 janvier dernier. Pour découvrir comment les mâles prennent le temps de faire autant l’amour au cours de leur courte vie, Erika Zaid et son équipe ont capturé dix mâles et cinq femelles antechinus sombres (Antechinus swainsonii) et les ont placés dans des enclos séparés afin qu’ils ne puissent pas s’accoupler. Ils ont fixé des capteurs d’activité et prélevé des échantillons de sang pour mesurer les biomarqueurs.

Deux morts, huit stériles à la fin de la saison

Les chercheurs ont constaté que les mâles en captivité se déplaçaient beaucoup plus et dormaient moins pendant la saison de reproduction que le reste de l’année. En moyenne, le temps de sommeil quotidien des mâles était inférieur d’environ 20 % durant cette période par rapport au reste de l’année, et descendait à moins de 50% pour l’un des spécimens. À la fin de la saison des amours, deux des mâles sont morts à quelques heures d’intervalle. Les huit autres sont devenus stériles.

Erika Zaid et d’autres biologistes pensent que la perte de sommeil pouvait être à l’origine de la mort annuelle des antechinus. Or les deux mâles décédés n’étaient pas ceux qui avaient le moins dormi, et il faut une perte de sommeil beaucoup plus importante pour tuer un petit animal, ce qui suggère que quelque chose d’autre tue les antechinus. « C’est un véritable point d’interrogation » déclare Erika Zaid. D’autres études sont à prévoir, précise la chercheuse.

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