Avant de partir, les astronautes doivent suivre des procédures bien précises. Il y a aussi le poids des traditions. Parmi elles figure le visionnage d’un vieux film soviétique…
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Source : White Sun of the Desert

Dans l’espace, personne ne vous entendra crier. En revanche, tout le monde aura bien en tête l’intrigue du Soleil blanc du désert. Du moins, c’est vrai pour les astronautes qui font le voyage à bord d’une fusée russe — Thomas Pesquet pourrait en témoigner. En effet, le visionnage de ce long métrage figure parmi les traditions surprenantes avant un vol spatial.

Ce rituel, que les aficionados de la conquête spatiale connaissent certainement déjà, s’avère très ancien. Il y est par exemple fait mention dans des archives de l’agence spatiale américaine de 1975. Il y était rapporté que deux cosmonautes soviétiques avaient visionné ce film la veille de leur départ, dans le cadre du projet Apollo et Soyouz, pour rapprocher Américains et Soviétiques.

En 2011, l’astronaute américain Ronald J. Garan Jr. avait relaté ce drôle d’épisode dans son carnet de bord, lors de son départ depuis le cosmodrome de Baïkonour. « Je ne sais pas exactement quand cette tradition a commencé, mais tous les équipages depuis probablement au moins les 15 dernières années ont regardé ce film avant le lancement. »

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Une scène du film. // Source : White Sun of the Desert

« Je pense qu’il s’agit d’une de ces traditions dont personne ne sait vraiment pourquoi nous la pratiquons », avait-il alors ajouté. La séance ciné s’était alors déroulée après une conférence de presse avec les médias, derrière une vitre — avant un départ, les astronautes observent un confinement de plusieurs jours, pour éviter de transporter des maladies dans l’espace.

Thomas Pesquet, évidemment, y a eu droit lors de son premier voyage dans la Station spatiale internationale (ISS), le vol partant du Kazakhstan — il n’a pas eu à la revoir une deuxième fois en 2020, car il partait depuis les États-Unis. L’Agence spatiale européenne comme la Nasa évoquent cette routine à chaque départ depuis l’ex-pays soviétique.

Les origines de cette tradition ne sont pas claires. L’Agence spatiale européenne indique dans un article que cette pratique remonterait à l’aube de la conquête spatiale. Ce serait Youri Gagarine, le premier homme à avoir effectué à un vol dans l’espace, qui aurait lancé la pratique — comme plusieurs autres, dont le fameux pipi sur la roue d’un bus.

Cette explication a toutefois un problème de chronologie : le film est sorti le 30 mars 1970 et la révolution effectuée par Youri Gagarine autour de la Terre a eu lieu le… 12 avril 1961. En outre, ce pionnier de l’aventure spatiale a trouvé la mort le 27 mars 1968 lors d’un accident d’avion. Si l’intéressé a vu un film avant partir, ce ne peut pas être Le Soleil blanc du désert.

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Une autre scène. // Source : White Sun of the Desert

Un « classique du cinéma russe »

Réalisé par Vladimir Motyl, Le Soleil blanc du désert est présenté comme un « classique du cinéma russe », selon la Nasa et l’Esa, quoique « assez soporifique », prévient le Centre national d’études spatiales (Cnes), l’agence spatiale française. Il est tout à la fois un film de guerre, western, comédie, drame, aventure, action et comédie romantique, selon JustWatch.

Indisponible sur les services de streaming en France, le film a le synopsis suivant : « L’histoire se passe sur les bords orientaux de la mer Caspienne, au Turkménistan, pendant la guerre civile russe… Le soldat démobilisé Fédor Soukhov rentre au pays à travers le désert de sable. Les hasards de la route l’amènent à avoir affaire au chef de bande Abdoullah. »

« Ce féroce bandit ayant l’intention de supprimer ses femmes qui risquent d’être tentées par l’émancipation révolutionnaire, c’est à Soukhov qu’il revient d’assurer la sécurité du harem. À l’issue de nombreuses péripéties tragi-comiques, Pétroukha, le jeune compagnon de Soukhov, est tué par Abdoullah. La situation du héros paraît désespérée… »

@numerama

Le pire cauchemar des astronautes ? Perdre un tournevis dans l’espace. #espace #NASA#ISS #numerama

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