Officiellement actif depuis la fin 2016, le service de positionnement par satellites de l’Union européenne, Galileo, est utilisé par 100 millions d’individus dans le monde.

Prends garde à toi, GPS ! L’Union européenne arrive. Bien qu’il demeure relativement discret par rapport à son rival américain, le service de positionnement par satellites du Vieux Continent, Galileo, est en train de prendre de l’ampleur : selon le dernier décompte, révélé par le Centre national d’études spatiales, il y a aujourd’hui dans le monde près de 100 millions d’utilisateurs de Galileo.

Il est vraisemblable que vous n’ayez pas encore accès au service de géolocalisation fourni par Galileo, celui-ci étant encore assez peu répandu. Si vous en profitez déjà, cela veut dire que vous êtes en possession d’un smartphone de dernière génération. Des modèles comme l’iPhone X, le Samsung Galaxy S8, le LG V30, le Google Pixel 2 XL, le Sony Xperia XZ Premium sont par exemple compatibles.

l'iPhone X était un One More Thing // Source : Numerama

l'iPhone X était un One More Thing

Source : Numerama

Selon le Cnes, Galileo est aussi utilisé par les développeurs chargés de concevoir les algorithmes pour la conduite autonome. Le positionnement satellitaire aide en effet les véhicules à déterminer avec précision où ils se trouvent — la précision de Galileo dans ce domaine est de l’ordre du mètre, là où l’exactitude du GPS pour le grand public est de plus ou moins dix mètres.

À l’heure actuelle, 22 satellites Galileo ont été mis en orbite mais tous ne sont pas en service. Par exemple, les quatre derniers qui ont été expédiés mi-décembre 2017 doivent subir d’abord un certain nombre de tests avant d’être déclarés opérationnels. En outre, la constellation Galileo a connu quelques soucis, avec deux satellites placés sur la mauvaise orbite et un troisième est indisponible.

Galileo

Un satellite Galileo en cours d'assemblage.

Source : Erwin van der Zande

À ces soucis s’est ajoutée une vive inquiétude sur la fiabilité des horloges atomiques, qui ont connu des dysfonctionnements et des pannes fin à partir de 2016. Mais le problème a fini par être identifié et il est considéré comme étant sous contrôle. Ces horloges sont en effet capitales pour le fonctionnement de Galileo. Cependant, tous ces déboires n’ont pas remis en cause l’avenir du projet.

Plusieurs autres satellites doivent être mis en orbite dans les années à venir : quatre au cours du premier semestre 2018 puis un autre en 2020. Il y en a également onze autres qui doivent être expédiés à plusieurs dizaine de milliers de kilomètres de la Terre, mais aucune date de lancement n’a encore été arrêtée. Certains d’entre eux seront placés en réserve, pour pallier la défaillance d’un satellite opérationnel.

Actif depuis fin 2016

Officiellement, le « GPS européen » est entré en service à la mi-décembre 2016. Son utilisation va du grand public (dans les smartphones, les appareils de navigation pour véhicule…) à des usages professionnels (agriculture, industrie…), en passant par les services publics au sens large (navigation maritime, balise de sauvetage, topographie, trafic aérien…).

Selon la Commission européenne, le positionnement par satellite est une importante clé pour le développement de certains secteurs.

Les services utilisant cette technologie pèsent, selon Bruxelles, près de 10 % du produit intérieur brut européen. Ils pourraient en représenter 30 % d’ici 2030, du fait de la généralisation des voitures autonomes et des objets connectés. Galileo pourrait rapporter 90 milliards d’euros à l’économie européenne durant ses 20 premières années de service.

europe-drapeau

Le drapeau européen.

Source : Giampaolo Squarcina

Indépendance stratégique

Rappelons que le système Galileo va permettre à l’Union européenne d’acquérir une indépendance stratégique en matière de positionnement satellitaire, puisque le Vieux Continent n’aura plus besoin de compter sur le GPS américain. Cependant, il n’est pas question de couper radicalement les ponts. C’est ce qu’expliquait Pascale Flagel, responsable du programme navigation au Cnes :

« Galileo a été développé pour être inter-opérable avec GPS. (…) [Certains smartphones] sont équipés d’une puce mixte GPS + Galileo. Vous naviguerez alors sans vous rendre compte que vous êtes géolocalisés grâce à des signaux provenant, par exemple, de trois satellites GPS et d’un satellite Galileo ».


Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !