Ce 2 août, plusieurs médias anglophones ont créé l’émoi en annonçant que la Nasa ouvrait un poste pour « protéger la Terre contre les extraterrestres ». En réalité, cet emploi au sein du Bureau de protection planétaire vise simplement à s’assurer que les missions spatiales ne contaminent pas les planètes explorées – ni la Terre – de leurs microbes respectifs.

« La Nasa recherche un poste au salaire à 6 chiffres pour protéger la Terre contre les extraterrestres », « La Nasa recrute un agent de protection de la planète pour sauver la Terre des extraterrestres »…

Le 2 août, les médias anglophones ont multiplié les titres à sensation pour évoquer une annonce de recrutement postée par l’Agence spatiale américaine. Quitte à forcer le trait pour décrire ce poste qui n’a pourtant rien à voir avec des films de science-fiction tels que Men in Black ou Starship Troopers, contrairement à ce que ces titres pouvaient laisser penser.

En réalité, le poste en question consiste simplement à s’assurer, au sein du Bureau de la protection planétaire, que les appareils spatiaux de l’Agence spatiale américaine ne contaminent pas d’autres planètes lors de leurs missions d’exploration, mais aussi que leur retour sur Terre n’entraîne pas de risques liés aux microbes extraterrestres potentiellement rapportés.

télescope spitzer

« Promouvoir une exploration responsable du système solaire »

Le Bureau de la protection planétaire l’indique d’ailleurs clairement sur son site en expliquant sa mission : « Promouvoir une exploration responsable du système solaire en mettant en place et en développant des initiatives qui protègent la science, les espaces explorés, et la Terre. »

Le Bureau, qui compte actuellement une seule salariée connue, Cassie Conley, détaille la variété de ses missions : « Préserver notre capacité à étudier d’autres mondes tels qu’ils existent dans leur état naturel ; éviter la contamination des lieux explorés, qui pourrait [compliquer] notre capacité à détecter la vie ailleurs — si elle existe ; et nous assurer que nous prenons des précautions prudentes pour protéger la biosphère de la Terre au cas où la vie existerait ailleurs. »

L’astronome Seth Shostak, qui travaille au sein de l’organisme californien SETI — en charge d’étudier la vie dans l’univers — précise ainsi à Gizmodo : « Quand vous ramenez un échantillon sur Mars, vous devez être prudent dans les deux sens. Il faut s’assurer que tout ce que vous envoyez sur Mars ne contamine pas la planète avec des bactéries […]. Que se passerait-il si la vie qu’on trouvait sur Mars s’avérait finalement être voisine de la nôtre ? Envoyer des algues sur Mars compliquerait nos recherches sur place. »

Un hangar de la Nasa. // Source : Todd Lappin

Un hangar de la Nasa.

Source : Todd Lappin

Une mission de 3 ans réservée aux citoyens américains

C’est justement pour éviter ce genre d’erreur aux conséquences importantes que la Nasa stérilise tous ses engins d’exploration spatiale. Le poste recherché consisterait à veiller sur ces questions pendant 3 ans minimum et à « voyager régulièrement », en échange d’un salaire compris entre 124 406 et 187 000 dollars par an. Le poste est ouvert à tout(e) (e) citoyen(ne) américain(e) qui soumet sa candidature avant le 14 août 2017.

Seth Shostak, reçoit suffisamment d’appels d’interlocuteurs désireux d’en savoir plus sur « les plans du Pentagone pour défendre la Terre », pour se sentir obligé de préciser : « La Nasa n’a jamais envisagé de nous protéger des extraterrestres que vous voyez à la télé ».

En revanche, la Nasa compte bien défendre la Terre… mais face à des astéroïdes menaçants, et pas des extraterrestres, malgré les espoirs de nombreux « croyants », qui trouvent des preuves de leur existence à la moindre occasion..


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