Que ce soit avec les services de lecture de musique à la demande comme Spotify et Deezer, ou les services de stockage en nuage comme Amazon Cloud Player, le streaming est appelé à devenir le principal mode d'écoute de musique. Mais il pourrait bientôt recevoir les critiques des associations de défense de l'environnement, déjà agacées par le développement des services de cloud.
Intuitivement, il semble qu'entre le CD et le streaming, le CD soit de loin l'objet le plus polluant. Il faut extraire du pétrole pour le construire, puis consommer encore du pétrole pour le transporter jusqu'au client final. Mais selon un rapport réalisé par MusicTank, dont les conclusions sont relayées par PaidContent, il serait parfois plus écologique d'acheter un CD que d'utiliser YouTube, Deezer ou Spotify pour écouter une chanson. En tout cas, le constat vaudrait pour les gros consommateurs de musique, qui ont l'habitude d'écouter et de ré-écouter souvent les mêmes chansons.
L'auteur du rapport calcule en effet que l'énergie consommée dans la production et le transport d'un CD de 12 chansons serait la même que celle utilisée pour streamer ou télécharger 27 fois ces 12 chansons, sans compression. Au delà, il deviendrait donc plus intéressant de posséder chez soi une copie de la chanson, plutôt que d'utiliser tout un réseau de serveurs et de relais pour ré-écouter les mêmes titres.
Il peut sembler étonnant que MusicTank, un think-tank de l'industrie musicale, s'attaque ainsi à ce qui est devenu le modèle économique préféré des maisons de disques, pour qui le streaming est une forme acceptée de DRM. Mais le rapport n'oublie pas d'attaquer aussi le P2P sur ce même plan écologique. "Le partage de fichiers non autorisé pourrait consommer l'équivalent de jusqu'à quatre fois la consommation électrique annuelle de l'ensemble des foyers de Grande-Bretagne combinés", assure ainsi MusicTank.
Par ailleurs, qui dit lutte contre les gaspillages énergétiques dit diminution des coûts de diffusion. C'est donc toute l'industrie musicale qui pourrait profiter d'une prise de conscience ; d'où la conférence organisée par MusicTank, le 28 septembre prochain, sur "le coût caché de la consommation de musique numérique".
Parmi les options proposées par MusicTank, l'une d'entre elles laisse rêveur tant il est évident qu'elle ne sera jamais appliquée, alors qu'elle serait sans doute la plus efficace sur le plus énergétique. L'auteur calcule en effet qu'en suivant la loi de Moore, des disques dur de 1 pétaoctets capables de stocker toutes les chansons jamais enregistrées pourraient être bientôt vendus pour seulement 100 dollars. Il estime que l'industrie pourrait vendre de tels disques durs remplis de plus de 20 millions de chansons, sous une forme chiffrée pour éviter que les musiques puissent être lues sans licence achetée séparément.
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