L’atterrissage d’urgence d’un Boeing 737 aux États-Unis après l’impact d’un objet inconnu en octobre 2025 relance les questions sur la menace des débris spatiaux pour l’aviation. Alors que des milliers de satellites sont déjà en orbite et que leur nombre devrait exploser dans les prochaines années, les études se multiplient pour quantifier le risque que des collisions catastrophiques ne se produisent.

Un Boeing 737 reliant Denver à Los Angeles, aux États-Unis, a vu son pare-brise se fendre sous l’impact d’un objet inconnu, le 16 octobre 2025. Les pilotes, qui survolaient l’Utah à 11 000 mètres d’altitude, n’ont eu d’autre choix qu’un atterrissage d’urgence à Salt Lake City. L’un d’eux a été blessé au bras après que des éclats de verre ont pénétré dans le cockpit. En revanche, aucun des 130 passagers à bord n’a été blessé.

L’incident a immédiatement fait l’objet de spéculations sur les réseaux sociaux, les internautes évoquant la piste des débris spatiaux, la grêle ou les oiseaux qui auraient pu entrer en collision avec l’appareil étant situés à une hauteur plus basse. Si la nature exacte de l’objet à l’origine de l’épisode n’a pas encore été confirmée par le Bureau national américain de la sécurité des transports, on sait que la piste des débris spatiaux a été écartée au profit de celle impliquant un ballon météo de l’entreprise Windborne System.

Un ciel saturé de satellites

Chaque jour, environ trois objets issus de l’espace, comme des restes de fusées ou de vieux satellites, retombent vers la Terre selon un rapport de l’Agence spatiale européenne (ESA) paru en avril 2025. D’ici le milieu des années 2030, ce chiffre pourrait monter à plusieurs dizaines de chutes quotidiennes. L’ESA explique en effet que l’orbite terrestre se remplit à toute vitesse de satellites. 12 900 de ces engins sont actuellement actifs, et dans une dizaine d’années, il pourrait y en avoir jusqu’à 100 000, soit près de 8 fois plus qu’à l’heure actuelle.

« Le nombre de chutes sur Terre augmente », alerte dans les colonnes de la MIT Technology Review Richard Ocaya, professeur de physique à l’Université de l’État libre en Afrique du Sud et co-auteur d’un article récent sur les risques liés aux débris spatiaux. L’universitaire table sur une « croissance exponentielle dans les années à venir », de quoi pousser les responsables de la sécurité aérienne à se pencher sur cette menace.

Dans l'espace, les déchets spatiaux se comptent par millions // Source : Pixabay
Dans l’espace, les déchets spatiaux se comptent par millions // Source : Pixabay

L’Europe et les États-Unis menacés 

D’après des calculs préliminaires de l’autorité de l’aviation civile aux États-Unis – la Federal Aviation Administration – publiés en 2023, il y aurait environ 7 chances sur 10 000, chaque année jusqu’en 2035, qu’un avion subisse une collision catastrophique avec un débris spatial. Une telle collision pourrait pulvériser l’avion ou provoquer une dépressurisation fulgurante de la cabine, mettant en jeu la vie de tous les passagers à bord.

Une étude de l’Université de Colombie-Britannique publiée en janvier 2024 se veut plus alarmiste : des régions très fréquentées par les avions comme l’Europe du Nord ou le nord-est des États-Unis ont déjà environ une chance sur quatre chaque année de subir au moins une perturbation liée à la chute d’un objet spatial.

Ironie : les promesses d’une industrie spatiale ambitieuse finissent par nous retomber dessus, littéralement.

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