Avez-vous réellement autant de chance d’avoir une fille qu’un garçon ? Si certaines familles n’ont que des fratries de garçons ou de filles, d’autres réussissent à en avoir un nombre égal. Y a-t-il une vraie explication biologique derrière ? C’est la question à laquelle une étude américaine a tenté de répondre ce 18 juillet 2025.

À l’heure des « gender reveal party », ces fêtes américaines pour révéler le sexe du bébé, il est courant de penser que les femmes ont une probabilité égale d’avoir une fille ou un garçon. Dans certains cas, pourtant, les parents savent à l’avance qu’il y a une tendance dans leurs familles à n’avoir « que » des filles ou « que » des garçons. Alors, est-ce qu’il y a une base scientifique à toutes ces spéculations ?

C’est l’hypothèse que des chercheurs de l’Université d’Harvard ont voulu tester dans une étude parue dans la revue Science Advances le 18 juillet 2025. Pour cela, ils ont analysé les données de deux études à grandes échelles portant sur la santé des infirmières. Résultats ? Certaines familles, notamment celles avec trois enfants ou plus du même sexe, étaient plus susceptibles d’avoir encore un enfant de ce sexe.

Jorge Chavarro, professeur de nutrition et d’épidémiologie et auteur principal de l’étude, donne l’exemple dans un article du Washington Post : « Si vous avez eu deux filles ou trois filles et que vous essayez d’avoir un garçon, vous devez savoir que vos chances ne sont pas de 50-50. Vous avez plus de chance d’avoir une autre fille ».

Par le passé, différentes hypothèses avaient déjà été envisagées, comme « le pH vaginal, la température, la longueur de la phase folliculaire ou la phase du cycle menstruel pendant la conception » comme pouvant « affecter différemment la viabilité du sperme avec le chromosome X ou Y », évoque l’étude. Cependant, il n’a jamais été démontré dans des études que ces facteurs aient réellement une quelconque influence.

Le sexe de l’enfant dépendrait de l’âge maternel et de la génétique

« L’âge maternel plus âgé à la première naissance était associé à des chances plus élevées d’avoir une progéniture d’un seul sexe », explique l’étude. Le fait d’avoir une fratrie de même sexe dépendrait donc principalement de l’âge de la mère, mais également de gènes spécifiques.

Les mamans ayant eu leurs premières grossesses après 28 ans auraient un peu plus de chance d’avoir tous leurs enfants de sexe identique. Selon l’auteur principal de l’étude, cela pourrait être lié à « des changements biologiques chez les femmes à mesure qu’elles vieillissent », comme le rapporte le communiqué de l’Université d’Harvard.

Par ailleurs, l’étude a permis d’identifier 2 gènes liés à cette tendance à avoir uniquement des filles ou des garçons. « Nous ne savons pas pourquoi ces gènes seraient associés au sexe à la naissance, mais ils le sont, et cela ouvre de nouvelles questions », explique Jorge Chavarro dans le communiqué.

Probabilité conditionnelle du sexe de la prochaine naissance dans les familles avec une progéniture d'un seul sexe // Source : Le sexe à la naissance est-il un tirage au sort biologique ? Aperçus d'une analyse longitudinale et GWAS, Siwen Wang et al.
Probabilité conditionnelle du sexe de la prochaine naissance dans les familles avec une progéniture d’un seul sexe // Source : Le sexe à la naissance est-il un tirage au sort biologique ? Aperçus d’une analyse longitudinale et GWAS,

Bien que l’étude soit intéressante, elle présente plusieurs limitations identifiées à la fin de l’article de Science Advances, comme le fait que :

  • l’étude n’a pas tenu compte des informations sur le père biologique (âge ou identité),
  • Les femmes analysées sont presque toutes blanches (95 %) et elles résident aux États-Unis,
  • Ces femmes sont toutes infirmières, ce qui pourrait conduire à un biais.

Pour cette raison, le professeur de génétique à l’Université de Pennsylvanie, Iain Mathieson, a écrit dans un courriel au Washington Post que « l’analyse génétique de l’étude était basée sur un échantillon relativement petit et pourrait être influencée par d’autres facteurs, rendant les résultats plus spéculatifs jusqu’à ce qu’ils soient confirmés par d’autres recherches ». Avant d’ajouter : « Je ne trouve pas les facteurs génétiques identifiés ici particulièrement convaincants. »

Les auteurs le spécifient aussi dans le communiqué de l’étude : il faudra des études complémentaires pour analyser des facteurs tels que la nutrition, le mode de vie, ou encore l’exposition aux produits chimiques environnementaux.

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