En prévision de ses premiers voyages vers Mars programmés pour 2018, SpaceX testera dans quelques semaines la mise sous pression d’un réservoir géant en fibre de carbone. Une pièce essentielle de son projet.

Le mois dernier, Elon Musk a présenté au monde le très impressionnant Système de Transport Interplanétaire (IPS) de SpaceX, qui doit permettre aux humains d’aller coloniser Mars dès la prochaine décennie. Outre la taille énorme de la fusée qui doit transporter les humains d’une planète à l’autre, l’aspect le plus inattendu et spectaculaire du projet est l’idée d’utiliser toutes les réserves de carburant disponibles pour quitter l’atmosphère terrestre avec un maximum d’équipements à bord, puis de recharger la fusée en orbite pour lui permettre d’aller à destination et de revenir vers la Terre.

Pour passer du rêve à la réalité, le projet nécessite la création d’un énorme réservoir spécifique en fibre de carbone, que SpaceX a d’ores et déjà construit. Mais il faudra qu’il soit testé et éprouvé avant de risquer la moindre faille qui transformerait l’IPS en torche géante, comme ce fut le cas pour la fusée Falcon 9.

« Même si la fibre de carbone a une résistance incroyable au poids, quand vous voulez verser de l’oxygène liquide super-froid et du méthane liquide (surtout de l’oxygène liquide) dans le réservoir, c’est sujet à des craquelures et à des fuites, et c’est quelque chose de très difficile à faire », avait expliqué Musk lors de sa présentation. « Rien que son ampleur rend la chose difficile, parce que vous devez disposer la fibre de carbone de la manière parfaitement juste sur un moule gigantesque, conserver ce moule à la bonne température, … c’est vraiment très difficile ».

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Lors de cette présentation, Musk avait déjà indiqué que des tests « prometteurs » avaient fait en remplissant le réservoir d’oxygène liquide, sans qu’aucune fuite ne soit détectée. Mais SpaceX s’apprête à pousser ses essais plus loin. Dans un jeu de questions-réponses auprès de Reddit, Elon Musk a indiqué que des tests seront réalisés en pleine mer « dans les prochaines semaines », en mettant le réservoir sous pression à hauteur des 2/3 de ce qu’il subira en phase de décollage, lorsqu’il faudra pousser le liquide vers les injecteurs.

Ce ne sera pas le premier test réalisé pour l’IPS puisqu’en septembre, quelques jours avant la révélation du système, SpaceX avait déjà publié une vidéo montrant la mise à feu d’un moteur Raptor. 42 de ces moteurs Raptor équiperont la fusée géante de l’Interplanetary Transport System, dont l’échelle globale fait relativiser de beaucoup la taille déjà impressionnante des réservoirs.

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