L’Amérique ne fait pas toujours partir ses fusées depuis son sol. Du moins, le pays s’organise aussi pour permettre des départs de lanceurs ailleurs dans le monde. Y compris depuis l’Europe continentale, ce qui sera une première pour un vol orbital.

Des fusées américaines qui partent depuis le territoire américain pour des missions spatiales, c’est une chose. Mais des lanceurs made in America qui partent depuis l’étranger, c’en est une autre. C’est pourtant bien dans cette direction que Washington va, avec la signature d’un Technology Safeguards Agreement (TSA) avec Stockholm.

L’idée ? Organiser la « participation des États-Unis aux lancements spatiaux depuis la Suède », en fournissant un « cadre juridique et technique des lancements spatiaux commerciaux américains depuis les bases spatiales suédoises, tout en garantissant la gestion appropriée des technologies sensibles », indiquent les USA.

USA Suède TSA
La signature de l’accord. // Source : Embassy of Sweden in Washington

En particulier, cet accord américano-suédois doit permettre de « créer de nouvelles opportunités commerciales pour l’industrie spatiale américaine et approfondira notre coopération avec nos partenaires suédois dans ce secteur de plus en plus critique ». Un partenariat qui devrait d’ailleurs très vite se concrétiser, avec un premier lancement.

Firefly Aerospace vise un vol orbital en Suède

C’est ce qu’indiquait un communiqué de la société américaine Firefly Aerospace cinq jours après la signature du TSA entre les deux capitales. Dans le cadre d’un rapprochement avec la Swedish Space Corporation, il est prévu un « premier lancement historique de satellite depuis le centre spatial d’Esrange, en Suède. »

« La finalisation du TSA nous rapproche du lancement de notre fusée Alpha depuis la Suède et comble un vide sur le marché européen des satellites », a déclaré Adam Oakes, vice-président des lancements chez Firefly Aerospace. Une bonne nouvelle pour la société, après une actualité récente ternie par un raté notable — un de plus — d’une fusée ce printemps.

« Cet accord nous permet de passer à la prochaine phase importante de la mise en place des infrastructures au centre spatial d’Esrange, permettant ainsi l’arrivée prochaine de ce service complet de lancement sur le marché », a réagi pour sa part Ulrika Unell, présidente de la division tirs orbitaux et essais de fusées au sein de la Swedish Space Corporation.

fusée alpha
Un décollage de fusée Alpha. // Source : Jack Beyer

La base de lancement d’Esrange est située très loin au nord de la Suède, au-delà du cercle polaire. Historiquement, ce centre s’est plutôt focalisé sur les lancements suborbitaux, les départs de ballons-sondes et les essais pour de futures fusées. C’est d’ailleurs là que va être testé le prototype Themys, centré sur un premier étage réutilisable conçu en Europe.

Les parties ne précisent pas les raisons pour lesquelles elles souhaitent se rapprocher. Diverses raisons peuvent jouer, sans s’exclure : diversification des sites de lancement, moins de contraintes en termes de sécurité (très faible densité de population à proximité), accès direct à des orbites polaires et héliosynchrones, encombrement des spatioports US…

Par le passé, il y a déjà pu avoir des lancements de fusées américaines, mais pour des missions suborbitales. Dans ce cas de figure, les fusées-sondes ne disposent pas de la vitesse suffisante pour atteindre une orbite. Ici, il s’agirait de passer à des tirs orbitaux, pour délivrer des charges utiles dans l’espace, autour de la Terre par exemple.

La signature d’un TSA est rare. Outre la Suède, des accords semblables existent avec le Royaume-Uni, la Norvège, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Brésil.

« L’ajout de cette capacité en Europe continentale renforcera les capacités et la compétitivité de la Suède et de l’Europe dans le domaine spatial », estime Charlotta Sund, PDG de la Swedish Space Corporation, ainsi que les relations de la Suède avec les États-Unis et l’OTAN — organisation que le pays a rejoint il y a maintenant un peu plus d’un an.

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