L’espace est difficile, a-t-on coutume de dire. Mais pour l’entreprise américaine Firefly Aerospace, c’est particulièrement difficile. Depuis l’entrée en service de sa petite fusée Firefly Alpha, les réussites sont rares. Pire : les ratés, partiels ou complets, sont désormais plus nombreux. Le dernier vol, organisé le 29 avril 2025, en est la dernière triste démonstration.
Depuis le site de lancement n°2 de la base de la Space Force à Vandenberg, en Californie, la mission « Message In A Booster » devait transporter pour le compte de Lockheed Martin un satellite expérimental. Mais si les premières étapes du vol (décollage et ascension initiale) se sont bien déroulées, les choses se sont gâtées ensuite.
C’est ce qu’a révélé Firefly Aerospace sur X (ex-Twitter) et sur la page de présentation de la mission. « Après un décollage nominal de la fusée Alpha de Firefly, un accident s’est produit lors de la séparation du premier étage de la mission FLTA006, qui a touché la tuyère du moteur Lightning de l’étage 2 », indique la jeune société, fondée en 2014.
Dans un autre message publié ultérieurement sur le réseau social, Firefly relève que « les premières indications ont montré que l’étage supérieur d’Alpha avait atteint 320 km d’altitude. Cependant, après une évaluation plus approfondie, l’équipe a appris que l’étage supérieur n’avait pas atteint la vitesse orbitale. »
Résultat, faute de poussée suffisante, en raison de « la perte de l’extension de la tuyère du moteur Lightning », le lanceur n’a pas pu aller vite : tout a donc fini par retomber sur Terre, dans une zone heureusement vide de toute population. Firefly Aerospace mentionne un crash dans l’océan Pacifique, « dans une zone dégagée au nord de l’Antarctique. »

6 lancements, à peine 2 réussites pour Firefly
Le coup est dur pour l’entreprise. Ce vol, qui a viré à la catastrophe, est le second à échouer intégralement. Le premier remonte au premier vrai vol de Firefly Alpha, début septembre 2021. Le lanceur avait perdu ses moteurs 15 secondes après le décollage, poussant l’équipe à déclencher sa destruction contrôlée, juste avant une perte de contrôle.
À ces deux loupés s’ajoutent deux ratés partiels, en octobre 2022 (l’orbite atteinte était plus basse que celle visée) puis en décembre 2023 (la bonne orbite a aussi été ratée), qui ont ultérieurement affecté les charges utiles. Finalement, seules deux des six missions lancées à ce stade ont pleinement réussi : en septembre 2023 et en juillet 2024.
Il reste maintenant à Firefly Aerospace à identifier pleinement les causes de ce nouveau problème et à trouver une parade technique pour éviter sa réitération. À ce stade, l’entreprise enquête avec Lockheed Martin, la Space Force ainsi que l’administration de l’aviation civile aux États-Unis (FAA), qui régule les activités spatiales outre-Atlantique.
Si les débuts de Firefly Alpha sont assurément compliqués, avec un taux de réussite assez bas pour le moment, l’avenir reste encore à écrire. Plusieurs vols sont d’ailleurs programmés pour les années à venir, dont trois en 2025. Car si on dit que l’espace est difficile, il y a aussi un proverbe qui peut être une source d’inspiration : sept fois à terre, huit fois debout.
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