À 34 ans, on est normalement dans la force de l’âge. Pour un satellite ou un observatoire spatial, en revanche, on fait figure d’ancêtre. Pour autant, ce n’est pas nécessairement le temps de la retraite. La preuve avec Hubble, qui est encore en fonctionnement plus de trois décennies après son lancement. Cela étant, son grand âge lui joue de plus en plus des tours.
On vient de le voir récemment avec une défaillance rencontrée sur l’un des trois gyroscopes encore en état de marche. Des données télémétriques « erronées » ont été constatées, déclenchant la bascule automatique de l’engin dans le mode de fonctionnement sans échec. Le problème, décelé le 24 mai, était toujours en cours le 4 juin.
Hubble peut continuer à fonctionner
Une perte de ce gyroscope ne serait pas dramatique pour Hubble. Dans le pire des scénarios, un seul pourrait suffire pour le télescope spatial. D’où le commentaire optimiste de l’agence spatiale américaine (Nasa), qui estime que le vénérable observatoire sera toujours actif au cours de la décennie en cours, et peut-être même la suivante.
Un gyroscope est un appareil indispensable pour un engin comme Hubble : il permet de déterminer dans quelle direction le télescope est orienté. Il peut aussi aider à calculer à quelle vitesse il effectue une rotation. Lors de la toute dernière mission de maintenance sur Hubble, six gyroscopes avaient été installés pour prolonger sa durée de vie.
Au fil du temps, hélas, les pannes se sont accumulées. Trois sont hors service et les trois restants rencontrent aussi ponctuellement des anomalies. Un problème identique avait été signalé en décembre 2023 par la Nasa. Ce type d’incident est amené à se répéter dans les mois à venir, et peut-être à un rythme de plus en plus marqué.
Plus aucune intervention sur place n’a eu lieu depuis 2009 — les corrections se font désormais à distance, avec des modifications logicielles. Des plans sont toutefois envisagés pour aider Hubble. Il a été question de mettre sur pied une mission pour remonter un peu l’altitude de l’observatoire. Celle-ci pourrait avoir lieu en 2025.
Hormis l’anormalité d’un des trois gyroscopes, la Nasa signale que tout le reste fonctionne bien : les instruments sont opérationnels, le télescope est stable. Un nouveau point de situation doit être donné très prochainement par l’agence spatiale américaine. En attendant, il y a toujours James Webb pour faire vivre la science.
James Webb, qui a commencé ses opérations à l’été 2022, est le principal successeur de Hubble. Comme lui, il travaille dans la lumière visible ainsi que dans l’infrarouge. Il a d’ailleurs des capacités plus étendues : là où Hubble ne couvre que le proche infrarouge, James Webb intervient aussi dans l’infrarouge moyen.
Mais Hubble a encore un atout que le JWST n’a pas : l’observation dans l’ultraviolet.
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